Infrastructures : Où iront les 120 milliards de DH ?

21 mai 2008 - 22h55 - Economie - Ecrit par : L.A

C’est un ambitieux programme d’équipement en infrastructures que s’apprête de lancer le ministère de l’Equipement et du Transport, avec un budget tout aussi colossal qui lui sera dédié durant le quinquennat prochain : 120 milliards de DH, soit plus du double du montant consenti lors des 5 dernières années et « qui représentait déjà un saut qualitatif et quantitatif en rupture totale avec le passé », insiste Karim Ghellab, ministre de l’Equipement et du Transport.

Dans le détail, ces nouveaux investissements seront alloués à plusieurs grands programmes et chantiers. Par taille de projets, il s’agit d’abord du renforcement du réseau des autoroutes. Près de 31 milliards de DH seront dédiés à l’extension du réseau qui couvre actuellement 856 km. Il sera porté en 2010 à 1.420 km avec l’ouverture de l’autoroute Marrakech-Agadir (233 km) et Fès-Oujda de 323 km.

La première extension devra relier deux pôles et faciliter la circulation des biens et des personnes ainsi que le trafic des produits agricoles entre le Sud et le Centre. Le coût prévisionnel de sa réalisation est estimé à près de 8 milliards de DH et ce, pour une mise en service prévue avant 2010. C’est à partir d’Imintanoute que les travaux seront les plus difficiles à réaliser. En effet, la voie traverse le Haut-Atlas, une zone montagneuse assez abrupte. Aussi, plusieurs entreprises seront mises à contribution pour surmonter cette difficulté géographique.

Le financement sera assuré par le Fonds Hassan II et des emprunts à lever auprès d’autres bailleurs de fonds. Et c’est pratiquement le même montage financier prévu pour le deuxième tronçon, à savoir, l’autoroute reliant Fès à Oujda, dont le coût est estimé à plus de 10 milliards de DH. « Il s’agira aussi d’adapter les liaisons du réseau routier à celui autoroutier par la réalisation d’un programme important de voies express (630 km) pour un investissement de 2 milliards de DH », signale le ministre.

Les gares et les réseaux ferroviaires sont inscrits en deuxième position de cet ambitieux programme d’équipement. 21 milliards de DH sont consacrés à la modernisation du réseau ferré classique. Il concerne aussi la construction de gares modernes qui ne seront plus uniquement un lieu de transit, mais aussi un espace d’animation à l’instar de ce qui se fait pour la gare de Marrakech.

Dans le même cadre, 20 autres milliards de DH seront dédiés à la réalisation de voies ferrées pour le TGV (Train à grande vitesse). Pour rappel, le TGV, reliera dans une première phase les villes de Tanger et Kénitra puis Casablanca. Le trajet entre la cité du détroit et la capitale économique se fera en 2 heures 10 minutes au lieu de 5h 45mn par train classique. Ce sont plus de 8 millions de passagers qui sont attendus à terme.

La première phase a déjà fait l’objet d’un protocole d’accord entre le Maroc et la France et porte sur la conception, la construction, l’exploitation et l’entretien d’une section d’une longueur de 200 km (Tanger-Kénitra). A noter que la France participe à hauteur de 50% au financement du projet. Sa contribution (75 millions d’euros environ) servirait a financer l’assistance technique, les études et la construction de la voie entre Casablanca et Tanger. Le lancement des travaux de cette section est prévu courant 2009 et la mise en service en 2013.

Enfin, dans le cadre de ce programme quinquennal d’infrastructures, le développement des capacités aéroportuaires nationales n’est pas en reste. Les aéroports du Maroc ambitionnent d’accueillir 30 millions de passagers en 2010. De fait, de grands chantiers ont été lancés dans les principaux aéroports du Royaume : Mohammed V, Marrakech Ménara et Tanger Ibn Betouta… TangerMed II se taille la part du lion : plus de 18 milliards de DH sont réservés à ce projet. Diverses installations, zones logistique, industrielle, touristique, résidentielle sont au programme.

La nécessité de mettre en place une telle extension est vitale pour parer à la saturation prévue de TangerMed, à l’horizon 2015, lorsque ce port atteindra sa vitesse de croisière.

Les nouvelles autoroutes

Outre les autoroutes en cours de réalisation et voies express, le nouveau plan d’extension du réseau autoroutier, programmé pour la période 2008-2012, porte sur des tronçons d’une longueur totale de 384 km et un volume d’investissement de plus de 15 milliards de DH, indique-t-on auprès du ministère de tutelle. Dans le détail, il s’agit d’une voie de contournement de Rabat, d’un tronçon reliant Tit-Mellil à Berrechid, un autre reliant les villes d’El Jadida et Safi et enfin l’autoroute Casablanca-Béni Mellal. Ces projets qui seront lancés avant 2012 porteront le réseau autoroutier à plus de 1.800 km à l’horizon 2015.

Source : L’Economiste - B.B.

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Sujets associés : Karim Ghellab - Routier - Transports - Budget - Transport en commun

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