Suite à l’appel à une « journée de colère » lancé par le Hamas vendredi, pour l’enterrement de son chef, tué deux jours plus tôt dans une frappe imputée à Israël par le mouvement islamiste et Téhéran, le Groupe d’action nationale pour la Palestine, regroupant des formations de gauche et le Parti islamiste de la justice et du développement a organisé un rassemblement à Rabat.
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Des milliers de Marocains sont ainsi descendus dans le centre de la capitale samedi pour soutenir le peuple palestinien et dénoncer la normalisation avec Israël. Tous ont brandi des drapeaux palestiniens, des portraits du chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh et un cercueil en carton à son effigie. Ils ont marché jusqu’au Parlement, keffiehs noir et blanc sur les épaules. « Salutations de Rabat à nos amis gazaouis et aux Qassam (branche armée du Hamas) », criaient-ils. « Le peuple veut la fin de la normalisation », scandaient-ils. Ces messages sont aussi visibles sur leurs pancartes. Certains manifestants sont allés jusqu’à brûler le drapeau israélien.
Pour Halima Hilali, manifestante de 64 ans, Ismaïl Haniyeh était un leader de la Palestine, « C’est un symbole qui nous pousse à manifester ». Le sexagénaire ajoutera : la guerre à Gaza « est une honte pour l’humanité qui ne fait rien ». Nabil Nasseri, 42 ans, venu de Salé, ville adjacente à Rabat, renchérit : « Manifester est la moindre des choses pour aider nos frères palestiniens, je pense que tous les musulmans doivent le faire ». Et d’ajouter : « On ne peut avoir des relations avec un groupe de criminels, on espère la fin des relations » avec Israël. L’assassinat de Haniyeh ne restera pas impuni. Le Hamas et Téhéran ont l’intention de venger sa mort.
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Depuis le déclenchement de la guerre entre Israël et le mouvement islamique, nombreux sont les Marocains et les partis politiques qui apportent leur soutien à la Palestine et appellent par ailleurs le Maroc, qui a rétabli ses relations diplomatiques avec l’État hébreu en décembre 2020 sous l’égide des États-Unis en échange de la reconnaissance américaine de la marocanité du Sahara, à couper les ponts avec Tel Aviv comme le royaume l’avait fait en 2000 en réaction notamment à la brutalité d’Israël lors de la seconde Intifada.