la belle percée des cinéastes marocains établis à l’étranger

12 décembre 2005 - 08h55 - Maroc - Ecrit par : Bladi.net

La 8e édition du Festival national du film (FNF) organisée, du 2 au 10 décembre courant à Tanger, a été l’occasion pour de nombreux critiques et professionnels du 7-ème art de faire un constat unanime quant à la belle percée des cinéastes marocains établis à l’étranger.

Le critique Omar Belkhamar assure que la plupart des productions de cette nouvelle génération de cinéastes atteste d’une maîtrise des techniques cinématographiques qui se traduit par une remarquable esthétique le long du film. Un apport qualitatif qui ne manquera pas de valoriser davantage la présence du cinéma marocain au niveau du monde arabe, affirme, de son côté, le critique Ahmed Jaïdi.

Le président de l’association marocaine des critiques de cinéma, M. Khalid Damoun, relève, pour sa part, que les jeunes cinéastes établis à l’étrangers apportent également une nouvelle vision et une approche authentique dans le traitement des sujets sociaux marocains. Une vision où se mêle l’identité originale et les valeurs de la modernité vécues dans les pays d’accueils.

Toutefois, ces mêmes critiques tiennent à relever une certaine ’’crise thématique’’ avec le thème récurrent et presque obsessionnel ’’du voyage du Nord vers le Sud’’ qui domine dans ces films produits à l’étranger. Un voyage souvent dédié à la redécouverte et à l’exploration de l’identité, explique M.Jaïdi.

Polémique

Ce dernier cite à titre d’exemple ’’le grand voyage’’, de Ismail Feroukhi et ’’Tinja’’ de Hassan Lgzouli, pour reprocher à cette thématique redondante l’absence d’une ’’référence sociale réelle’’.
Toujours au niveau de la thématique, M. Belkhamar reproche à ces films une certaine tendance à mettre en relief certaines détails négatifs dans les traditions pour les fustiger de façon outrancière qui va jusqu’au dénigrement et à l’offense aux valeurs et profondes convictions du spectateur marocain.

D’autre part, ces films rechignent à mettre en valeur les valeurs nobles et les principes résolument humanitaires dont regorgent les traditions marocaines, déplore-t-il.

Et d’estimer qu’une telle tendance pourrait s’expliquer par une vision stéréotypée imposée par les producteurs étrangers. Une telle dépendance financière se traduit également par l’obligation de faire participer des acteurs étrangers, ce qui rend le film polyglotte et affecte sa cohésion, note-il. Et de formuler le souhait de voir ces nouveaux talents profiter du fonds d’aide à la production nationale en vue de s’affranchir de ce genre de contraintes.

Un fonds d’aide qui passera de 30 à 50 millions dh à partir de l’année prochaine, comme l’a annoncé le ministre de la communication à l’ouverture de cette 8-ème édition du FNF.

La forte participation des films produits par des cinéastes établis à l’étranger en compétition officielle avait soulevé une vive polémique depuis le début du festival. Plusieurs professionnels marocains ont estimé que ces productions outre-mer désavantagent le film marocain produit localement en raison de la grande différence des moyens aussi bien financiers que techniques.

Plutôt que de les programmer en compétition officielle, certains contestataires ont proposé la création d’un prix spécial ’’cinéma de l’immigration’’ pour les films marocains produits à l’étranger.
A rappeler que certains films réalisés par des jeunes cinéastes marocains établis à l’étranger ont réussi à remporter plusieurs prix et distinctions spéciales à l’occasion de grands festivals internationaux.

Menara et Map

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Cinéma - Festival - MRE

Ces articles devraient vous intéresser :

MRE et exportation de devises : ce que dit la douane

Les Marocains résidant à l’étranger (MRE) doivent être attentifs aux nouvelles dispositions réglementaires définies par le Guide de la douane 2023. Le document met l’accent sur l’exportation d’instruments ou de moyens de paiement en devises étrangères...

Aide au logement : gros succès auprès des MRE

Le programme d’aide directe au logement connait un franc succès depuis son lancement. Au 23 mai 2024, 11 749 personnes ont déjà pu bénéficier de cette aide, sur un total de 73 711 demandes déposées. De nombreux Marocains résidant à l’étranger ont...

"Terminal" : Jamel Debbouze et Ramzy Bedia réunis 25 ans après "H"

Canal+ a dévoilé la date de sortie de « Terminal – Bienvenue à l’aéroport », la sitcom produite, écrite, réalisée et interprétée par Jamel Debbouze. Une nouvelle collaboration entre la chaîne cryptée et l’humoriste franco-marocain 25 ans après la série...

Aïd al-Adha : ruée de Marocains vers l’Espagne

Alors que de nombreux Marocains résidant à l’étranger (MRE) rentrent au Maroc pour y passer les congés de l’Aïd al-Adha, certaines familles marocaines font le chemin inverse.

MRE : la détaxe au Maroc, comment ça marche ?

Si vous êtes un Marocain résidant à l’étranger (MRE) en visite au Maroc, vous pouvez prétendre à un remboursement de certains de vos achats. Le dernier guide de la douane marocaine apporte des détails sur ce sujet.

MRE retraités : voici les conditions de dédouanement des véhicules

L’allégement fiscal pour les Marocains résidant à l’étranger (MRE) âgé de 60 ans et plus, ayant résidé plus de 10 ans hors du Maroc est toujours d’actualité. Ils bénéficient d’un abattement de 90 % lors du dédouanement d’un véhicule de tourisme, à...

Jamel Debbouze lance "Terminal", 25 ans après "H"

L’humoriste franco-marocain Jamel Debbouze retrouve son confrère Ramzy Bedia dans le cadre d’un nouveau projet pour Canal+. Le duo est connu pour son rôle dans la série à succès H (1998-2002).

Les Marocains du monde, des compétences « sous-exploitées » par le Maroc

Les Marocains résidant à l’étranger (MRE) contribuent faiblement au développement du Maroc. Pourtant, leurs compétences sont nécessaires pour relever les défis économiques et socioculturels du royaume.

Tournage de Gladiator au Maroc : Russell Crowe a failli y renoncer

Russell Crowe a confié dans une récente interview qu’il était prêt à abandonner son rôle emblématique (Maximus Tenth Meridius) dans le film « Gladiator » en raison du scénario original.

Immobilier au Maroc : les MRE en première ligne

L’apport considérable des Marocains résidant à l’étranger (MRE) devrait contribuer à booster le marché de l’immobilier au Maroc au troisième trimestre 2023.