Alors que la future zone industrielle Catalane-Maghreb vient d’être lancée, dans la commune rurale de Jouamaa, les responsables parlent déjà d’une extension pour porter la surface totale à plus de 300 hectares, contre 150 aujourd’hui.
« Pour les Catalans, l’internationalisation de leur industrie et de leur économie est une nécessité », souligne Josep Huguet, ministre du Tourisme, du Commerce et de la Consommation du gouvernement autonome de Catalogne. Ce processus de développement à l’international vient d’être lancé tout récemment avec la signature d’un accord pour la mise en place d’une zone de développement industriel en Roumanie, il y a moins de deux mois.
La signature de l’accord pour la zone de Jouamaa relève d’un pari stratégique. Celui de profiter d’une mixité des cultures, mais aussi d’une dualité d’intérêts. « La Catalogne veut bien devenir plus compétitive sur ses marchés vers l’Europe en particulier », affirme Huguet. C’est vers le Vieux continent, en effet, que 80% des exportations de la Generalitat de Catalunya sont destinés. Il s’agit de réduire les coûts en ayant recours à une main-d’oeuvre qualifiée, mais aussi bon marché. Les Catalans connaissent bien le marché de l’emploi et sa qualité au Maroc pour avoir déjà installé un bureau de recrutement et d’immigration à Casablanca.
Ils n’ont pas manqué aussi d’être séduits par la richesse en infrastructures de la zone. Le port TangerMed, les liaisons ferroviaires et autoroutières et la future plate-forme logistique de Melloussa ont lourdement pesé dans la balance.
D’un autre côté, les Catalans jouissent d’une bonne cote auprès de la population locale. Nombre d’immigrés dans cette dynamique région sont originaires du Nord et leur intégration sert d’exemple. Leur principal ambassadeur n’est autre que le football. Le Barça jouit d’une notoriété sans égal à Tanger et Tétouan et son président, Joan Laporta, en visite dernièrement, a été reçu par un bain de foule à faire pâlir d’envie des stars du cinéma. Et c’est sur cette base que la Catalogne entend capitaliser.
A noter que les investissements espagnols au Maroc ne cessent d’augmenter. Durant la dernière décade, ils ont augmenté de plus de 150%. Sur la période 1999-2003, le montant total a même dépassé les 2,4 milliards d’euros. Et la zone nord est en bonne position, car elle accueille près d’un tiers des entreprises installées au Maroc.
Ali Abijou - L’Economiste