La mort du petit Bilal jugée à Strasbourg

8 octobre 2005 - 18h09 - France - Ecrit par : Bladi.net

Plus de trois ans après le drame, la justice tentera de comprendre lundi et mardi les circonstances qui ont conduit à la mort du petit Bilal, tué à l’âge de 4 ans en tombant de 18 mètres dans la cage d’ascenseur d’un immeuble HLM de Strasbourg. La société gestionnaire de l’ascenseur comparaît pour "homicide involontaire".

Un dimanche de mai 2002. Le petit Bilal âgé de 4 ans joue avec d’autres enfants dans la cage d’escalier d’un immeuble du quartier de la Meinau, à Strasbourg. Vers 16h, le petit garçon de 4 ans appelle l’ascenseur. Lorsqu’il ouvre la porte, celle-ci donne sur le vide. Le petit garçon tombe jusqu’au rez-de-chaussée, s’écrasant entre le mur de la cage et la cabine. Transporté à l’hôpital dans un état critique, il décède peu de temps après son admission aux urgences.

Plus de trois ans après le drame, la justice tentera de comprendre lundi et mardi les circonstances qui ont conduit à la mort du petit Bilal, tué en tombant de 18 mètres dans la cage d’ascenseur d’un immeuble HLM de Strasbourg.

"Chez les riches, ça ne serait pas arrivé"

La société gestionnaire de l’ascenseur, AMS, poursuivie en tant que personne morale comparaîtra pendant deux jours devant le tribunal correctionnel de Strasbourg pour "homicide involontaire". Elle sera représentée par son président du directoire ainsi que son responsable de la sécurité. "La justice a choisi de ne pas poursuivre l’office HLM propriétaire de l’immeuble, CUS Habitat, et nous le déplorons", a déclaré à l’AFP Me Gilbert Collard, le médiatique avocat marseillais qui défendra à Strasbourg les parents du petit garçon.

Le drame suscite immédiatement une vive émotion à Strasbourg et partout en France. Sur place, les riverains manifestent leur colère, en affirmant que "chez les riches, ça ne serait pas arrivé". Une polémique fait ensuite rage après les déclarations de l’union des HLM qui avait émis l’hypothèse que la porte de l’ascenseur ait pu être délibérément déverrouillée par un dealer qui aurait utilisé la cage de l’appareil pour y dissimuler de la drogue. Une hypothèse écartée un an plus tard par un rapport d’experts judiciaires, qui concluait à une série de graves négligences et non à un acte de malveillance.

"Des économies sur des bouts de câbles"

"Ce rapport met violemment en cause la manière dont les ascenseurs ont été entretenus et surveillés. Il fait état, sur deux pages entières, d’anomalies flagrantes", avait alors déclaré Me Collard. "Un exemple parmi d’autres : les techniciens n’avaient aucune formation. On a fait des économies sur des bouts de câbles... au risque de faire mourir, et c’est ce qui est arrivé à un gosse", avait poursuivi l’avocat.

L’émotion suscitée par cette affaire et par d’autres accidents semblables avait conduit à l’adoption d’une loi en juillet 2003 visant à moderniser le parc d’ascenseurs français, l’un des plus vieux d’Europe. Jusqu’à ce texte, applicable depuis septembre 2004, aucune loi n’exigeait la modernisation des ascenseurs, lesquels ne devaient répondre qu’aux normes de l’époque de leur installation (alors que certains appareils ont été installés au XIXe siècle).

TF1.fr

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : France - Faits divers - Droits et Justice - Strasbourg

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : des biens et des comptes bancaires de parlementaires saisis

Au Maroc, les parquets des tribunaux de première instance ont commencé à transmettre aux nouvelles chambres chargées des crimes de blanchiment d’argent les dossiers des présidents de commune et des parlementaires condamnés pour dilapidation et...

Maroc : un magistrat sévèrement sanctionné

Le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire vient d’ordonner la révocation d’un juge exerçant dans un tribunal de première instance, condamné pour corruption. Le magistrat a été pris en flagrant délit, alors qu’il recevait la somme de 500 dirhams de la...

Hassan Iquioussen vs Gérald Darmanin : la justice se prononce aujourd’hui

Le tribunal administratif de Paris examine l’arrêté d’expulsion de Hassan Iquioussen, pris par le ministère de l’Intérieur, Gérald Darmanin, en juillet 2022. Cette audience déterminante permettra de statuer sur la possibilité de l’imam de revenir en...

L’affaire "Escobar du désert" : les dessous du détournement d’une villa

L’affaire « Escobar du désert » continue de livrer ses secrets. L’enquête en cours a révélé que Saïd Naciri, président du club sportif Wydad, et Abdenbi Bioui, président de la région de l’Oriental, en détention pour leurs liens présumés avec le...

Interdiction du burkini : revers pour des maires français

Le tribunal administratif de Nice a donné raison à la Ligue des droits de l’Homme (LDH) qui a contesté deux arrêtés municipaux interdisant le port du burkini pendant l’été 2025.

Blanchiment d’argent : la justice marocaine frappe fort

Le Maroc a réalisé des avancées significatives dans sa lutte contre le blanchiment d’argent. C’est ce qui ressort du septième rapport annuel de la présidence du ministère public, publié le 6 mars 2024. Ce document officiel montre une évolution positive...

Poupette Kenza : compte Instagram désactivé après des propos « antisémites »

L’influenceuse aux plus d’un million d’abonnés sur Instagram, Poupette Kenza, se retrouve au cœur d’une vive controverse après avoir tenu des propos jugés antisémites. Dans une story publiée le 15 mai 2024, elle affirmait sans équivoque son soutien à...

Annulation des accords UE-Maroc : le Polisario jubile

Le Front Polisario a salué la décision de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) annulant les accords de pêche entre l’UE et le Maroc, la considérant comme un « triomphe de la résistance ».

Immobilier au Maroc : bonne nouvelle pour les nouveaux acquéreurs

Des changements ont été opérés pour impacter positivement le secteur de l’immobilier. Le délai prévu dans l’article 573 relatif à l’introduction d’une action en justice pour défaut de garantie n’est plus limité à 365 jours.

Corruption : Rachid M’barki reconnaît les faits

Après avoir juré, sous serment, en mars dernier devant la commission d’enquête parlementaire sur les ingérences étrangères, n’avoir jamais perçu de rémunération occulte en contrepartie de la diffusion d’informations erronées ou très orientées pour...