La Moudawana tarde à s’imposer

14 février 2005 - 10h37 - Maroc - Ecrit par :

Adopté il y a un an, le code marocain de la famille qui a réformé en profondeur le droit des femmes fait face à des difficultés de mise en œuvre, des associations féminines dénonçant notamment le "conservatisme" des juges.

"Je suis déçue. L’application du code de la famille est défaillante. Les juges ont cette réforme entre les mains or, certains d’entre eux, conservateurs, n’en respectent pas les principes de base", déclare à l’AFP Fouzia Assouli, présidente de la Ligue démocratique des droits de la femme (LDDF).

La LDDF et plusieurs autres associations féminines s’étaient félicitées de l’adoption du nouveau code le 9 février 2004, le qualifiant souvent de "révolution pour la femme marocaine". Ce texte place la famille "sous la responsabilité conjointe des deux époux", porte à 18 ans au lieu de 15 ans l’âge légal du mariage des femmes et pose de sévères conditions à la répudiation comme à la polygamie.

"La polygamie ne devrait normalement être autorisée que dans des cas exceptionnels. Pourtant, un juge a dernièrement accepté qu’un homme prenne une seconde femme sous prétexte que son épouse était vieille !", s’indigne Fouzia Assouli.

Certains adouls (notaires) "continuent d’exiger qu’un tuteur accompagne la femme qui vient se marier, ce qui est contraire au nouveau code de la famille", poursuit-elle.

Le manque de médiatisation du nouveau code est une autre "faille", selon Mme Assouli, estimant que "dans le monde rural surtout, les femmes sont mal informées de leurs nouveaux droits et les médias publics ne jouent pas leur rôle".

Latifa Jbabdi, présidente de l’Union action féminine (UAF), est plus indulgente : "Nous sommes dans une phase transitoire. Il va falloir plus d’un an à cette loi pour se mettre en place", assure-t-elle.

Le Soleil - Sénégal

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