Le Maroc ou La fin de la politique ?

19 décembre 2002 - 09h26 - Maroc - Ecrit par :

Le choc, c’est d’abord la presse. Foisonnante, accrocheuse, un peu brouillonne parfois, elle déborde des étals et envahit les trottoirs, vendue à même le sol sur les avenues des grandes villes. Pour qui a connu le Maroc des années soixante-dix et quatre-vingt, quel changement, quelle révolution ! Les titres donnent le tournis.

« Mohammed VI a réalisé un coup d’État et a pris le pouvoir dans sa totalité », clame en première page L’Indépendant Magazine. Ali Lemrabet orne la une de son Demain Magazine par cette forte maxime de Saint-Just : « Un peuple n’a qu’un ennemi dangereux, c’est son gouvernement ». Tel Quel n’en finit pas de s’attaquer aux tabous d’hier : la mafia du haschich, le sexe, le scandale des petites bonnes... Dans Le Journal en date du 1er novembre, un universitaire, Abdelatif Agnouche, commence son article - une analyse du fonctionnement de la police - par ces mots : « Au Maroc, tout le monde sait que l’adjectif national veut dire royal. » Et il conclut froidement : « Le retour à la normalité s’effectuera quand le Maroc introduira une séparation nette entre la gestion privée et la gestion publique de la chose politique. Autrement dit, lorsqu’il choisira la démocratie comme mode de gouvernance. » Ces propos auraient valu à leur auteur les pires ennuis, il y a quelques années, mais ils passent presque inaperçus maintenant.
On pourrait allonger sans fin cette liste. Une tournée dans les principales librairies de Rabat ou de Casablanca livre aussi son lot de surprises. Partout figurent en bonne place des ouvrages consacrés au fameux bagne de Tazmamart. Au rayon arabe, c’est le récit de Jaouad M’didech consacré à la torture qui se taille la part du lion. Dans la rue, c’est la même impression de liberté qui prévaut. Au café, à la table voisine de la nôtre, trois hommes devisent paisiblement à l’ombre d’un parasol. Il suffit de tendre l’oreille - à peine - pour s’apercevoir qu’ils parlent de politique, plus précisément de ce qu’il est convenu d’appeler l’affaire Zahidi. Cet ex-patron du Crédit immobilier et hôtelier (CIH), accusé d’avoir dilapidé des milliards de dirhams et officiellement « en fuite », vient d’accorder une interview explosive dans laquelle il met en cause les plus hauts cercles de l’État. D’autres affaires mêlant la politique et l’argent font la une des journaux, et on en parle à voix haute un peu partout.

Tous ceux qui se sont rendus dans le Maroc de Mohammed VI vous le confirmeront : les premières quarante-huit heures donnent l’impression qu’un vent de liberté, d’ouverture et de démocratie souffle sur le vieil empire fondé par Idriss Ier en 788. La politique, dans le bon sens du terme - c’est-à-dire quand chacun se sent propriétaire de la chose publique et acteur de son évolution - s’est emparée des Marocains, et elle ne les lâche pas.

Trompe-l’oeil r’bati

Et puis un doute insidieux s’empare de l’observateur. Et si tout cela n’était qu’illusion ? Par exemple, en dépit du foisonnement des titres, il semble que la presse écrite ne se porte pas très bien. La société de distribution Sapress a calculé qu’il y avait au Maroc treize lecteurs par millier d’habitants, soit le plus bas taux du monde arabe. Ce qui fait dire à Mohamed Bakrim, de Libération, que « nous avons une presse écrite, mais pas lue ». Mais qu’en est-il des journaux et des hebdomadaires que nous avons vus, offerts partout à la vente, et qui rivalisent d’audace dans les manchettes de première page ? Illusion : tout cela reste limité à l’axe Rabat-Casablanca et ne concerne que le microcosme. L’indicateur pris en compte dans les statistiques est celui des quotidiens en langue arabe : il reflète l’état du lectorat du Maroc profond, et la situation est loin d’être réjouissante.

D’autre part, il n’est pas certain que la liberté de la presse soit définitivement entrée dans les moeurs. Le Journal d’Aboubakr Jamaï est dans le collimateur du pouvoir, ce qui est d’autant plus paradoxal, ou affligeant, qu’il avait été soutenu par une partie de l’entourage de Mohammed VI, après l’accession de celui-ci au trône alaouite. Aujourd’hui, la liberté de la presse se manifeste surtout par une violente guerre des mots entre les journalistes eux-mêmes. La Nouvelle Tribune traite Jamaï et les siens de « faux démocrates et vrais mercenaires », et ceux-ci taxent l’éditorialiste d’Aujourd’hui Le Maroc de stupidité. La Vérité tonne contre « les âmes pourries qui complotent contre la nation, contre le pays, contre l’État ». Ailleurs, on stigmatise « les gamins qui sèment le désordre dans les esprits ». Et c’est bien un collègue, hélas ! qui dit d’un autre : « Il arrive que le journalisme mène en prison ; mais dans son cas à lui, c’est la prison qui a mené au journalisme. » Et ces discussions au ton si libre à la terrasse des cafés, dans les rues ? S. de B., correspondante à Rabat de plusieurs journaux, nous fait remarquer que les discussions en question portent souvent sur des personnes et non sur des stratégies concurrentes ou des options opposées. Même son de cloche du côté de Noureddine Ayouch, « fils de pub » et philanthrope, qui ne cache pas sa déception devant la course aux postes ministériels. Abraham Serfaty, le célèbre opposant de Hassan II, parle, lui, de « désespoir » au cours d’une conférence organisée à Casablanca. Il est vrai qu’il s’agit du contexte international et en particulier de la Palestine ; mais, dans la voiture qui nous ramène à sa maison de Mohammedia, il me confie que la situation interne n’est pas loin de lui inspirer les mêmes sentiments. Où sont les « grandes querelles », les débats d’idées, les visions d’avenir ?

Mais alors sur quoi ont porté les dernières élections législatives, celles qui devaient marquer solennellement l’entrée du Maroc dans le camp des démocraties ?

Les paradoxes d’une élection

Le 27 septembre dernier restera une date importante dans l’histoire du Maroc. Et pourtant, qu’il est malaisé d’en saisir la signification et la portée ! Que dire, par exemple, de ce paradoxe : les premières élections transparentes et libres de l’histoire du Maroc ont débouché sur la nomination d’un technocrate au poste de Premier ministre. Cet acte « antipolitique », selon l’expression du chroniqueur Jamal Berraoui, a surpris et parfois choqué. La personnalité de Driss Jettou n’est pas en cause, mais la logique démocratique n’exigeait-elle pas que le roi nommât à ce poste le chef de file du parti sorti vainqueur de la consultation, en l’occurrence l’Union socialiste des forces populaires (USFP) ? Le journaliste Abdallah Naanaa avance l’explication suivante : « Le roi, qui règne et gouverne, voulait ainsi affirmer son autorité. Par cette décision, il évite la situation où la légitimité électorale le contraindrait [à l’avenir> à choisir un Premier ministre parmi le premier parti issu des urnes. Avec Jettou comme chef de gouvernement, même avec des ministres politiques, c’est le retour au système de gouvernement Hassan II avant l’expérience de l’alternance. » L’écrivain Omar Mounir avance une autre explication, fondée sur le taux d’abstention (plus de 50 %) : « Par cette abstention massive, les Marocains ont plébiscité la primauté du roi dans les institutions. S’il en était autrement, ils auraient voté massivement pour un parti incendiaire, par exemple. » Cette idée surprenante, digne du fou du village que Mounir prétend être, a au moins le mérite de justifier par l’arithmétique la décision de Mohammed VI. Autre paradoxe : ce scrutin met fin à une pratique - la naissance, avant chaque élection, de partis nouveaux proches du Palais, lesquels obtenaient, ô miracle, les meilleurs résultats - et pourtant, loin de réduire le rôle du roi, il l’a en fait renforcé. Tout se passe comme s’il n’y avait plus ni droite ni gauche, comme si le roi pouvait se servir des deux partis les plus crédibles (USFP et Istiqlal) pour prêter main forte à son Premier ministre. Au nom de l’intérêt général, USFP et Istiqlal doivent avaler cette couleuvre. On voit donc apparaître un thème qui reviendra souvent dans la bouche de nos interlocuteurs, une variante de la formule de Lampedusa : ne rien changer [le rôle central du Palais> si l’on veut que tout change [l’économie, le social>...

Désenchantement général

Mais ne rien changer essentiellement, cela ne sonne-t-il pas le glas de la politique, entendue non pas comme l’art du possible, mais comme exigence de l’impossible, de l’inespéré, de l’utopique ? Pour Amina T., éditrice et femme d’affaires, la pilule est amère. « Je me suis battue, avec tant d’autres - et certains l’ont payé de leur vie - pour avoir la démocratie, et voici qu’on en arrive à espérer que le roi aura la main assez ferme pour tenir les rênes du pays ! Voici qu’on en arrive presque à regretter Basri ! » On croit avoir mal entendu. Mais non : « La semaine dernière, une voiture s’arrête à côté de la mienne. Le conducteur - un barbu - me fait signe de baisser la vitre. Je m’exécute, et le voilà qui fait un geste menaçant et me crache : "Votre tour viendra !" avant de redémarrer. Mon crime ? Je portais un tee-shirt un peu échancré... Si la démocratie, c’est les islamistes au pouvoir, alors ce n’est pas la peine. Avant de donner la démocratie à un peuple d’analphabètes, il faudrait d’abord leur apprendre ce que c’est que la liberté. »

Propos excessifs ? Le même soir, M. B., libraire, me raconte l’anecdote suivante : « Le jour des élections, ma bonne m’a montré, triomphante, son pouce imprégné d’encre : elle avait voté ! Mais pour qui ? Pour "la main", me répond-elle (à cause de l’analphabétisme, les partis étaient désignés par des images et non par des sigles). Pourquoi la main ? Parce que ça porte chance... En fait, elle ne savait pas pour quel parti elle avait voté. » Quant à ce psychologue, il n’en revient toujours pas : « Deux femmes m’ont demandé de les déposer devant l’arrêt du bus, et nous avons engagé la conversation. L’une semblait décidée à voter pour la vache et l’autre pour le chameau. La première disait que la vache symbolisait l’aisance matérielle en milieu rural, l’autre disait que le chameau est endurant et qu’il faut beaucoup d’endurance dans la vie. » Vous avez dit politique ?

Le journaliste Mohamed Khoukhchani enfonce le clou : « 60 % d’analphabètes, auxquels s’ajoutent 14 % d’inscrits ayant à peine le certificat d’études primaires. Les trois quarts des électeurs sont inaptes au système électoral, incapables de s’adapter à la nouvelle conception du pouvoir. » Amina T. n’est pas la seule à déduire de ces chiffres que la politique n’a pas d’avenir au Maroc.

Pour Abdelhadi Ghazi, enseignant-chercheur, le désenchantement est plus profond : « C’est la classe politique tout entière qui a perdu sa crédibilité. L’opportunisme est la caractéristique partagée par l’ensemble des partis. Les postes de responsabilité se distribuent en fonction de l’étiquette politique au lieu de la compétence. »

L’adieu à la politique se manifeste presque comiquement dans le télescopage de ces deux déclarations, entendues dans la même journée : Mustapha Mesdad, de la Gauche socialiste unifiée, dénonce la nomination de Driss Jettou au poste de Premier ministre en ces termes : « Le pays n’est pas une entreprise privée, il ne doit pas être dirigé par des hommes d’affaires ! » À quoi lui répond Youssef Tazi, jeune député de l’Istiqlal : « Le prochain gouvernement devra être géré comme une entreprise privée à directoire. Le Premier ministre fixera les objectifs et les délais à la réalisation des grands chantiers retenus. Les ministres, chacun dans sa spécialité, devront atteindre les objectifs dans les délais impartis. Nous devons considérer le Maroc des cinq prochaines années comme un chantier. » Pour en avoir le coeur net, nous posons la question à plusieurs businessmen : quelle est aujourd’hui votre préoccupation essentielle ? La réponse est unanime : la récente augmentation (+ 132 % !) des primes d’assurance des accidents du travail... Aucun ne mentionne la politique. Quant à mes interlocuteurs de Sidi Slimane, Kenitra ou Souk Larbaa, ils me parlent invariablement de la pluie, qui tarde à venir, ou de l’augmentation du prix des semences.

Conclusion : un technocrate à la primature n’est pas une aberration. Qu’importe qu’un chat soit blanc ou gris, pourvu qu’il attrape les souris : Deng Xiao Ping ne disait pas autre chose quand il mit fin à trente ans d’obsession idéologique dans le pays le plus peuplé (et le plus politisé) du monde. Alors, pourquoi pas le Maroc ? Jamal B. travaille dans une banque sise à Casablanca. Pour lui, la nomination de Jettou sonne peut-être le glas des structures parallèles qui avaient pris des allures de gouvernement bis au cours des dernières années. Les commissions royales spécialisées avaient proliféré sous Youssoufi, rognant à chaque fois un peu plus le champ d’action du gouvernement. De ce point de vue, les péripéties des dernières semaines pourraient apporter une clarification dans le « qui fait quoi », estime Jamal B., qui conclut avec un large sourire : « Du moment qu’ils ne feront pas n’importe quoi... »

L’inconnue islamiste

Des Jamal B., pour qui tout cela n’est pas vraiment un drame, j’en rencontrerai plusieurs dans les jours qui suivent. Beaucoup de Marocains semblent s’être rendu compte qu’il n’y avait pas de miracle à attendre de la politique. Les gouvernements viendront et s’en iront, ils géreront plus ou moins bien, puis ils subiront le verdict des urnes et laisseront la place à d’autres, qui leur ressembleront fortement, sinon par la rhétorique, du moins par les résultats. Le Palais continuera de tenir le cap. Reste ceux qui, en dehors de la politique ou de son simulacre, promettent la lune à leurs ouailles, et le châtiment céleste aux autres. Ceux-là forment aujourd’hui la grande inconnue.

Al Adl wal Ihsane, la secte du cheikh Yassine, n’a pas participé aux élections. On ne peut jeter l’anathème sur la démocratie et réclamer en même temps un temps de parole au Parlement. Mais le Parti de la justice et du développement (PJD), l’autre pôle islamiste, a joué le jeu, en ne présentant toutefois des candidats que dans un nombre limité de circonscriptions. Ce qui fait dire à la plupart de nos interlocuteurs qu’il y a sans doute eu marchandage avec le Palais : en tenant des élections honnêtes, on vous laisse gagner un nombre appréciable de sièges, mais il faut éviter un raz-de-marée qui bouleverserait la donne politique et effraierait les investisseurs étrangers. Moyennant quoi, le PJD est, avec ses quarante-deux députés, le troisième parti du pays, et ses dirigeants ne dissimulent pas une satisfaction goguenarde. Mustapha Ramid, l’un de ses principaux dirigeants, fait preuve d’un étonnant réalisme. Il affirme être un monarchiste convaincu tout en souhaitant que le roi reste au-dessus de la mêlée. Enfin, il trouve normal que le PJD n’entre pas au gouvernement puisqu’il n’est officiellement que la troisième force politique du pays. On ne fait pas plus consensuel... C’est quand les questions portent sur Al Adl wal Ihsane qu’une certaine ambiguïté apparaît. Il souligne l’attitude « très amicale » des adeptes du cheikh Yassine et il indique que les divergences entre les deux mouvements islamistes sont d’ordre stratégique et organisationnel. Est-ce à dire que l’objectif est le même ? Voilà qui jette le trouble quand on sait qu’Al Adl wal Ihsane prône le rétablissement du califat et l’application stricte de la charia...

L’ambiguïté du PJD et la menace d’Al Adl forment l’une des raisons pour lesquelles la politique commence à s’estomper. On sait qu’au Maroc le roi est aussi Commandeur des croyants. Pour beaucoup d’observateurs, c’est cette spécificité qui a évité au pays la sanglante déchirure algérienne. Même s’il est parfois de bon ton d’en minimiser l’importance, elle confère au roi un rôle crucial dans le combat contre l’extrémisme. Et plus la menace se fera pressante, plus ce rôle sera incontesté. « C’est tout de même un comble, grogne Reda, ingénieur-conseil formé aux États-Unis. Les ennemis de la démocratie, PJD et Al Adl, réussissent à la bloquer par leur seule présence. Ils n’ont même pas besoin d’être au pouvoir ! »

Makhzen et Lumières

Alors, est-ce la fin de la politique au Maroc ? Peut-être. Est-ce un drame ? Pas sûr. La société est plus ouverte et on aborde tous les sujets ; mais après l’illusion lyrique des premiers mois de Mohammed VI, on en revient petit à petit au modèle séculaire du Makhzen, ce mode de gouvernement typiquement marocain, fait de cercles concentriques qui finissent par englober l’économique, le politique, le social. Oui, corrige Samir D., haut fonctionnaire sans états d’âme, mais il s’agit d’un Makhzen nouvelle manière, un néo-Makhzen, éclairé, moderne. En tout cas, l’un des cercles est appelé à disparaître très vite, celui qui permettait d’accaparer - sous haute protection - les secteurs les plus juteux de l’économie. Un Makhzen amputé de son bras économico-financier et réduit au contrôle du politique (étouffant, ce faisant, la politique) ? Même si cette perspective fait hurler les ultras de la démocratie, pour les autres, pour la plupart de nos interlocuteurs, pour tous ceux qui ne veulent pas se réveiller un jour sous une dictature islamiste, c’est peut-être là un moindre mal.

Fouad Laroui envoyé spécial pour lintelligent.com

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