Ces deux amendements visent à « interdire le port de tout signe religieux ostensible par les mineurs dans l’espace public », et à « interdire le port de tout habit ou vêtement qui signifierait pour les mineurs l’infériorisation de la femme sur l’homme », rapporte Le Parisien. En clair, il s’agit d’interdire le port du voile chez les petites filles, car il « ne doit pas y avoir de tabou », estime l’élue.
« C’est insupportable de voir une fille de 5 ans porter un voile, et ce projet de loi nous permet de légiférer. Alors pourquoi n’irions-nous pas au bout de nos convictions ? C’est notre rôle de législateur de protéger les plus vulnérables, soutient la députée des Yvelines. Nous devrions tous être d’accord pour mettre fin à une pratique insupportable qui est une atteinte claire aux droits élémentaires des enfants. Nous en avons l’occasion dans ce texte. »
Cette prise de position va à l’encontre de la position du gouvernement. Le président de la République, Emmanuel Macron avait entre-temps indiqué que cette disposition « n’a rien à voir » dans le projet de loi. « Le danger, c’est de détourner le débat sur cette question qui n’a pas lieu d’être aujourd’hui », a-t-il alerté, lors d’un récent séminaire gouvernemental. « Sur le fond, ça n’a pas de rapport. Et cela peut amener une stigmatisation des musulmans, alors que l’on a répété à de multiples reprises que ce n’était pas un texte contre la religion musulmane », s’agace un pilier de l’exécutif.
« Le voile n’est qu’un élément de pollution médiatique et politique du texte. Il ne faudrait pas que le projet de loi sur les séparatismes devienne un projet de loi sur le voile dans l’opinion. On va hystériser tout le monde. Puis la droite et l’extrême droite vont s’engouffrer dedans », a dit un des membres du gouvernement lors d’une réunion hors agenda autour de Jean Castex. Celui-ci appelle d’ailleurs la majorité à « rester soudée et à faire bloc pour éviter que la polémique s’emballe ».