Maghreb sans le Maroc : la Libye rejette le projet de l’Algérie

7 avril 2024 - 11h30 - Monde - Ecrit par : S.A

La création d’une Union du Maghreb sans le Maroc, un projet initié par l’Algérie en remplacement de l’Union du Maghreb arabe (UMA) en souffrance depuis des années, est loin de faire l’unanimité. Après la Mauritanie, c’est au tour de la Libye de manifester un désintérêt pour le projet.

La Libye n’est pas près d’accepter l’alternative à l’Union du Maghreb arabe proposée par l’Algérie. Vendredi, Taher al-Baour, chargé de la gestion des affaires du ministère libyen des Affaires étrangères et de la Coopération internationale a, lors d’une rencontre au siège du Conseil présidentiel, présenté au président de l’institution, Mohamed el-Menfi, un briefing complet sur les derniers développements politiques, rapportent des médias libyens. Il l’a également informé des résultats de sa visite dans un certain nombre de pays et de sa participation à certaines rencontres internationales, ainsi que des évolutions politiques, du rôle de l’Union africaine et des efforts pour activer le rôle de l’Union du Maghreb arabe. Selon certains observateurs, cette rencontre traduit une expression claire du gouvernement libyen de son attachement à l’Union quinquennale qui inclut, en plus de la Libye, la Tunisie, l’Algérie, le Maroc et la Mauritanie. Un revers donc pour le président algérien.

À lire :Un Maghreb sans le Maroc : l’Algérie joue la carte mauritanienne

Lors de sa dernière entrevue périodique avec la presse algérienne, Abdelmadjid Tebboune a évoqué plusieurs sujets notamment la création du bloc maghrébin et a annoncé l’organisation des rencontres maghrébines inclusives. « En raison du vide actuel, en l’absence d’une action maghrébine commune », il a été décidé d’« organiser des rencontres maghrébines sans exclure aucune partie », a-t-il déclaré. Le souhait du président algérien, c’est que « cet espace soit une initiative bénéfique pour les pays de la région en rassemblant et en unifiant leurs voix sur les questions qui les concernent, d’autant plus que nous partageons quasiment les mêmes problématiques ». « Ce bloc n’est dirigé contre aucun autre État et la porte est ouverte aux pays de la région », a-t-il ajouté, martelant qu’il est « inacceptable » d’isoler qui que ce soit.

À lire :Le rêve d’Abdelmadjid Tebboune, un Maghreb uni ...sans le Maroc

Mais le discours de Tebboune ne convainc guère. Certains observateurs estiment que son projet est une tentative « d’isoler » le Maroc de son environnement maghrébin et de « diviser la région et faire échouer le rêve d’un Grand Maghreb ». En mars, la Mauritanie a boycotté la réunion tripartite qui s’est tenue entre Tebboune, le président tunisien Kaïs Saïed et le président du Conseil présidentiel libyen Mohamed el-Menfi.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Maghreb - Algérie - Libye - Mauritanie - Diplomatie

Aller plus loin

Le Maroc a une longueur d’avance sur ses voisins du Maghreb

Alors que l’Algérie, la Tunisie et la Libye s’activent pour la création d’un nouveau bloc maghrébin sans le Maroc, Rabat vise une intégration accrue au reste du monde. De son...

Le rêve d’Abdelmadjid Tebboune, un Maghreb uni ...sans le Maroc

Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, est revenu samedi, lors d’un talk-show, sur les relations avec le Maroc, la question du Sahara, les tensions avec les Émirats arabes...

Un Maghreb sans le Maroc : l’Algérie joue la carte mauritanienne

L’Algérie cherche à renforcer sa coopération avec la Mauritanie pour convaincre ce pays d’adhérer à son projet de création d’une Union du Maghreb sans le Maroc.

L’Algérie veut une Union du Maghreb sans le Maroc

Les autorités algériennes ont initié récemment des rencontres avec leurs homologues de la Tunisie, de la Libye et de la Mauritanie. Une démarche vue par certains observateurs...

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc-Israël : deux ans de relations fructueuses, selon Alona Fisher-Kamm

Mardi a été célébré le deuxième anniversaire de la reprise des relations entre le Maroc et Israël. Une occasion pour Alona Fisher-Kamm, cheffe par intérim du bureau de liaison de Tel-Aviv à Rabat, de faire le bilan de ce rapprochement.

Maroc : pressions pour rompre les relations avec Israël

Alors que Israël intensifie sa riposte contre le mouvement palestinien du Hamas, de nombreux Marocains multiplient les appels à rompre les relations diplomatiques entre le Maroc et l’État hébreu. Au Maroc, de nouvelles manifestations ont été organisées...

Maroc : un ancien diplomate accusé de prostitution de mineures risque gros

L’association Matkich Waldi (Touche pas à mon enfant) demande à la justice de condamner à des « peines maximales » un ancien ambassadeur marocain, poursuivi pour prostitution de mineures.

Mohammed VI et le pari gagnant de l’ouverture en Afrique

Le Maroc a connu une croissance économique assez soutenue depuis 2000, après l’accession au trône du roi Mohammed VI. Le royaume prend des mesures pour attirer les investissements étrangers et devenir une grande puissance régionale.

Les MRE confrontés à un durcissement des conditions d’envoi de fonds depuis l’Europe

Face au durcissement des autorités européennes sur les transferts des Marocains résidant à l’étranger (MRE), le wali de Bank Al-Maghrib (BAM), Abdellatif Jouahri appelle à une action diplomatique d’envergure.

Youssef Amrani officiellement ambassadeur du Maroc auprès de l’UE

Nommé en octobre 2021 par le roi Mohammed VI au poste d’ambassadeur du Maroc auprès de l’Union européenne, Youssef Amrani aurait reçu en cette fin d’année, l’accord des instances européennes pour démarrer sa mission.

Le nouveau ministre israélien des Affaires étrangères attendu au Maroc

Le sommet des pays signataire des Accords d’Abraham qui se tiendra au mois de mars pourrait connaître la participation d’Eli Cohen, le nouveau ministre israélien des Affaires étrangères.