Le Maroc et la Tunisie mènent la bataille du ciel

30 janvier 2008 - 16h19 - Maroc - Ecrit par : L.A

Environ 6,7 millions de visiteurs, 37,4 millions de nuitées et plus de 3 milliards de dinars en devises touristiques (1,7 milliard d’euros) pour la Tunisie en 2007. Quelques 7 millions de visiteurs, 15,8 millions de nuitées et 54,1 milliards de dirhams (4,8 milliards d’euros) de recettes voyages à fin novembre pour le Maroc. Le match Tunisie-Maroc pour capter les millions de touristes européens en quête d’ailleurs est bien entamé. Leurs armes ? Du soleil, pas loin, pas cher, et des vols défiant toute concurrence, grâce à l’afflux des compagnies aériennes charter et low-cost.

Au Maroc, elles sont plus d’une vingtaine de compagnies aériennes régulières (sur un total de 45) à avoir fait leur entrée dans le ciel depuis la libéralisation du secteur aérien en 2004. Deux compagnies battant pavillon national ont été créées : Atlas Blue, filiale de la Royal Air Maroc, et Jet4You, compagnie privée à capitaux marocains et allemands (groupe TUI). Parmi les compagnies européennes, les Britanniques low cost Ryanair et EasyJet se montrent particulièrement offensives avec des tarifs bas et une forte capacité de commercialisation via Internet (95% des ventes), permettant au Maroc de cibler de nouveaux segments. Même le groupe Air France-KLM s’y est mis, en lançant l’été dernier Transavia.com, filiale charter low cost à destination des pays du bassin méditerranéen. Au départ de Paris, Transavia propose six liaisons vers le Maroc et trois à destination de la Tunisie.

Open Sky L’entrée en vigueur en 2006 de l’accord d’Open Sky, signé entre le Maroc et l’Europe, a donné un coup d’accélérateur pour la création de nouvelles dessertes. Aujourd’hui, les grandes villes marocaines comme Casablanca, Marrakech, Agadir, Tanger, Fès et Oujda sont reliées à la France, l’Espagne, l’Italie, le Royaume-Uni, la Belgique et la Suisse. L’objectif de cette stratégie marocaine ? Atteindre les 10 millions de touristes à l’horizon 2010.

Si la Tunisie n’est pas en reste, elle accuse néanmoins du retard dans la constitution d’un pôle aérien low cost et la libéralisation de son ciel. Sevenair-Tuninter, filiale de la compagnie aérienne nationale Tunisair, ne dessert que trois destinations internationales : Palerme, Malte et Tripoli. Portée par des hommes d’affaires tunisien et suédois, une nouvelle compagnie low cost, SBA Tunisia, serait en cours de création. Finalement, ce sont encore les compagnies charters qui sont les plus dynamiques : les locales Karthago Airlines et Nouvelair, les compagnies françaises Aigle Azur, Transavia, Air Méditerranée, XL Airways, mais aussi allemandes comme HapagFly ou Air Berlin.

« La Tunisie est davantage sur un modèle de tour-opérateur intégré (...), qui était un peu le modèle balnéaire marocain d’autrefois », explique Marc Thépot, directeur général d’Accor Maroc. Un tourisme plus « bas de gamme » que celui du Maroc, pour lequel, d’ailleurs, les recettes voyages sont 2,8 fois moins importantes que celles du royaume chérifien. Ce modèle bénéficie directement aux tours opérateurs.

En insistant sur le développement de ses capacités d’hébergement, le Maroc comble son retard sur la Tunisie. Avec la libéralisation de son ciel et la multiplication des liaisons directes, le royaume est en train de prendre la main. D’autant que « l’offre touristique au Maroc est plus diversifiée », concède un opérateur. Pour la première fois, en 2007, le nombre de visiteurs internationaux au Maroc a dépassé celui de la Tunisie.

Les Afriques -

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Transport aérien - Tourisme - Tunisie - Jet4you - Open sky

Ces articles devraient vous intéresser :

Le Maroc dégringole dans le classement mondial du tourisme

Coup de théâtre pour le tourisme marocain ! Le dernier rapport du Forum économique mondial révèle un recul inquiétant du Royaume dans l’indice de développement du tourisme et des voyages pour l’année 2024. Relégué à la 82ᵉ place sur 119 pays, le Maroc...

Tourisme : Le Maroc bat un record historique

Les recettes touristiques du Maroc ont atteint un nouveau record durant les sept premiers mois de 2024, notamment durant la période estivale.

Maroc : un afflux de touristes et de MRE sans précédent

Quelque 1,3 million de touristes ont visité le Maroc en avril 2024, ce qui représente une hausse record de 17 % par rapport à la même période de 2023.

Tourisme au Maroc : une baisse de recettes qui inquiète

Alors que les arrivées pourraient atteindre 15,5 millions de voyageurs en 2024, soit un million de plus qu’en 2023, les recettes touristiques devraient poursuivre leur tendance à la baisse notée depuis 8 mois pour s’établir à 100 milliards de dirhams...

Vols annulés : la colère monte contre Royal Air Maroc

Un député du Parti authenticité et modernité (PAM) a interpelé le gouvernement marocain au sujet des reports ou annulations de vols répétés de Royal Air Maroc ces derniers temps, causant des désagréments à ses clients.

Maroc : les cafés et restaurants disent non aux saisies bancaires

La Fédération nationale des associations des cafés, restaurants et unités touristiques du Maroc s’oppose à la procédure de saisie des comptes bancaires et des actifs commerciaux des professionnels, et fait un plaidoyer dans ce sens.

Ryanair impose de nouvelles restrictions, les vols vers le Maroc concernés

Ryanair va durcir encore sa politique d’embarquement à compter du 1ᵉʳ mai 2025, pour, dit-on, que les avions partent à l’heure.

Maroc : où sont passés les MRE cet été ?

Les Marocains résidant à l’étranger (MRE) se font rares cet été sur les plages désertes et dans les hôtels. Une situation qui inquiète les professionnels du tourisme.

Le Maroc bat tous les records de fréquentation touristique en 2024

Le tourisme au Maroc se porte très bien. Pour preuve, le nombre de touristes étrangers ayant visité le royaume de janvier 2024 jusqu’en novembre dépasse les prévisions officielles.

L’Espagne « fait un cadeau » au roi Mohammed VI

Le gouvernement de Pedro Sánchez s’active pour organiser une visite officielle au Maroc en vue de renforcer les liens diplomatiques entre les deux pays. Pour sa réussite, le président du gouvernement espagnol aurait accepté de faire un cadeau au roi...