Maroc/ADSL : les clients sont mécontents

10 mars 2007 - 00h00 - Economie - Ecrit par : L.A

Lenteur du trafic, impossibilité de se connecter entre 17h et 21h, des usagers se plaignent. Le problème est imputé en partie à l’augmentation de la demande après la sortie des classes.

Des usagers ont eu, au cours des dernières semaines, la désagréable surprise de ne pouvoir se connecter à Internet. Selon des témoignages recueillis par La Vie éco, ces derniers temps, des foyers abonnés à l’ADSL n’arrivent pas à accéder à la toile surtout à partir de 17 heures et parfois jusqu’à 21 heures. L’une des premières raisons apparentes est que la pression sur les infrastructures de Maroc Telecom est devenue très forte. A fin 2006, les abonnés au haut débit étaient au nombre de 390 000 contre pas plus de 248 000 clients une année plus tôt. L’ADSL représente aujourd’hui près de 98 % de l’offre globale d’accès à Internet. A cela, il faut ajouter que le choix de cette technologie encourage des activités dévoreuses de débit comme le téléchargement de logiciels, de musique, de films et de jeux...
La question est cependant de savoir pourquoi les équipements n’ont pas été dimensionnés graduellement au fur et à mesure de l’accroissement de la demande.

L’opérateur historique qui est encore seul dans l’offre Internet grand public n’a pas souhaité répondre aux questions de La Vie éco. Nous avons saisi l’ANRT pour avoir une réponse à une question : l’offre Internet au Maroc satisfait-elle aux normes internationales ? Autrement dit, le consommateur est-il en droit de protester dans la mesure où il paie un service qui ne répond pas ou pas assez à ses attentes ?

Possibilités de recours juridique très limitées pour le client

Le régulateur est formel : « Sur la base d’un audit opérationnel que nous avons commandité, nous affirmons que l’offre Maroc Telecom répond aux normes que l’on peut exiger un peu partout dans le monde ». « Partout dans le monde, soutient l’agence, on constate des moments de pic dans une journée et demander à un opérateur de mettre en place une infrastructure pour répondre à la demande à tout moment de la journée, c’est comme si on voulait construire des autoroutes à 12 voies ». De plus, la demande d’Internet au Maroc, du fait de l’absence de contenus dans le pays, est à 99 % orientée vers l’international. Ensuite, en fin de journée, avec la sortie des classes, le nombre de connexions augmente alors que les entreprises sont encore en activité.

D’un point de vue formel, le contrat type d’abonnement à l’ADSL ne prévoit pas de débit garanti, sauf pour les lignes spécialisées, pour lesquelles il faut payer plus cher. Et pour garantir un débit, il faut ajouter des équipements comme une carte de gestion de flux. Ce qui ne donne aucun recours juridique aux consommateurs.

On ajoute par ailleurs que la bande passante est passée de 900 Mbits en 2002 à 12 giga en 2006.

Bref, l’ANRT ne trouve rien à reprocher à l’offre Internet de Maroc Telecom. Deux questions. D’abard, pourquoi faudrait-il considérer que le passage à 12 gigas est suffisant ? Par ailleurs, les choses auraient-elles été les mêmes si les concurrents de l’opérateur qui, aujourd’hui, disposent de tous les moyens techniques pour le faire, étaient entrés en lice ?

La vie éco - Mohamed El Maâroufi

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Maroc Telecom - Informatique - Internet

Ces articles devraient vous intéresser :

La justice confirme l’amende de 2,5 milliards de dirhams contre Maroc Telecom

Le recours de Maroc Telecomcontre la liquidation de l’astreinte imposée par l’agence nationale de régulation des télécommunications (ANRT), a été rejeté par la cour d’appel de Rabat.

Interdire ou réguler TikTok ? Le Maroc cherche la solution

Menacé d’interdiction aux États-Unis et en Europe, TikTok est de plus en plus décrié dans le monde. Au Maroc, des voix continuent d’appeler à l’interdiction de l’application chinoise. Mais plutôt que de l’interdire, des experts appellent à encadrer son...

L’École 1337 élue 3ᵉ meilleure au monde

L’école « 1337 » de l’Université Mohammed VI Polytechnique, spécialisée dans la formation gratuite en programmation, fait partie des trois meilleures au monde.

Ramadan et réseaux sociaux : les photos d’iftar divisent

Pendant le mois sacré de Ramadan, de nombreux influenceurs marocains publient quotidiennement sur les réseaux sociaux des photos de tables garnies de mets et de boissons pour la rupture du jeûne (iftar). Un comportement perçu comme de la provocation...

Le Maroc accélère sur la 5G en vue de la coupe du monde 2030

Le ministère de la Transition numérique et de la réforme de l’administration aura à charge la gestion des télécommunications lors de la coupe du monde 2030. Ainsi en a décidé le Comité marocain d’organisation du tournoi.

Le Maroc s’oriente vers une administration sans papier avec une nouvelle plateforme numérique

Le ministère délégué chargé de la Transition numérique entend développer une plateforme dénommée « le compte numérique de l’usager » pour améliorer la qualité des services de l’administration aux usagers.

Des influenceurs marocains impliqués dans des achats immobiliers illégaux à l’étranger

L’Office des changes a découvert que des influenceurs et créateurs de contenu sur Internet ont des propriétés non déclarées à l’étranger et violent les textes régissant le change.

Maroc : ces régions oubliées de l’internet

Lors d’un débat organisé par le Parti Authenticité et Modernité (PAM), Ghita Mezzour, ministre de la transition numérique et de la réforme de l’administration, a révélé la part du territoire marocain sans couverture internet.

Le Maroc doit-il s’inquiéter pour le sabotage des câbles sous-marins ?

Après le sabotage des gazoducs Nord Stream 1 et 2, le Maroc doit-il craindre celui des câbles sous-marins utilisés pour l’Internet ou l’électricité ?

Bonne nouvelle pour les automobilistes marocains

La Direction Générale des Impôts (DGI) vient de faire une fleur aux automobilistes marocains en ce qui concerne la Taxe Spéciale Annuelle sur les Véhicules (TSAV).