Les migrants subsahariens appellent le roi Mohammed VI au secours
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Depuis quelques semaines, les migrants subsahariens au Maroc sont arrêtés en pleine nuit ou au petit matin par la police. Une situation qui inquiète non seulement ces migrants, mais également les associations de défense des droits humains.
Que se passe-t-il avec les migrants subsahariens vivant au Maroc, plus précisément à Laâyoune, une ville qui leur sert de cachette en attendant leur départ pour les îles Canaries, en Espagne. Ils y vivent pour la plupart dans l’illégalité sans disposer d’un permis de séjour.
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Koffi (nom d’emprunt) est Ivoirien. À maintes reprises, il a assisté à ces arrestations qu’il qualifie de violentes. « La police débarque au milieu de la nuit, parfois vers 5 heures du matin, quand tout le monde est endormi. Ils frappent deux ou trois fois, et si personne n’ouvre, ils défoncent la porte et font sortir tout le monde, y compris les femmes et les enfants. Pour échapper à la police, certains sont prêts à prendre tous les risques : un ami s’est cassé le bras en sautant par la fenêtre, a-t-il confié à France24.
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Certains ont tourné une vidéo dans laquelle ils racontent leur mésaventure. L’un d’eux explique comment en essayant d’échapper à la police, il s’est cassé le bras en sautant du balcon. « Il était 6 h du matin. On dormait et, d’un coup, on a entendu des bruits dehors. On a sorti la tête et on a vu que c’était la police. Elle nous a poursuivis. On a voulu descendre par le balcon. On était plusieurs personnes. Certains sont descendus sans problème. Mais nous, bon… ». Il confie qu’il est hospitalisé depuis dix jours et devra subir plusieurs opérations chirurgicales.
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Pour Hassan Amari, militant au sein de l’association marocaine des droits humains (AMDH), la situation est très grave « car les policiers font irruption dans les domiciles sans disposer d’une décision de justice ». Des témoignages recueillis par son association, il en ressort qu’après leurs arrestations, les migrants originaires pour la plupart de la Côte d’Ivoire, du Cameroun, du Mali et du Togo sont enfermés dans un centre de rétention insalubre, en périphérie de Laâyoune. D’autres sont conduits vers d’autres régions, souvent en plein désert, près de la frontière avec l’Algérie.
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Ceux qui arrivent à échapper à la police se débrouillent pour retourner à Laâyoune, empruntant des chemins difficiles et en sacrifiant quelques dirhams pour les frais de taxis. Koffi se désole de constater que depuis la reprise des relations entre le Maroc et l’Espagne, les contrôles sont devenus plus rigoureux. Il explique que pour éviter les descentes répétitives de la police, ils sont nombreux à quitter leur domicile à 17 heures. « on part se cacher sur des chantiers en dehors de la ville. On revient chez nous à 10 heures du matin pour dormir, prendre un peu de repos. Puis, à 17 heures, on recommence… C’est épuisant ».
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Pour le moment, les autorités marocaines ne se sont pas prononcées sur ces arrestations. Hassan Amari évalue que depuis le début du mois de juin, plus de 1 000 migrants ont déjà été arrêtés.
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