Maroc : baisse de la croissance plus forte que prévue

29 avril 2020 - 13h00 - Economie - Ecrit par : G.A

Les données les plus récentes collectées par le Haut commissariat au Plan jusqu’au 20 avril, mettent en évidence un ralentissement plus sensible de l’activité durant le premier trimestre 2020, avec une croissance économique qui aurait reflué à +0,7 %, au lieu de +1,1 % arrêté le 7 avril, sur la base des informations collectées jusqu’au 31 mars.

Cette révision à la baisse serait attribuée aux faibles performances des productions végétales, en l’occurrence les céréales dont la production aurait chuté à son niveau le plus bas depuis 2007. Malgré le reflux de la demande étrangère adressée au Maroc, "les exportations de biens et services en volume auraient augmenté de 0,3 % au premier trimestre". Les importations auraient, pour leur part, ralenti, affichant une augmentation de 1 % seulement, au lieu de +3 % un an plus tôt.

Depuis la publication du précédent communiqué du HCP, les perspectives de croissance pour l’économie mondiale ont été révisées à la baisse, en raison de la propagation de la pandémie du covid-19 et du prolongement des périodes de confinement dans plusieurs pays. C’est pour cette raison que la prévision du HCP, en termes de croissance de la demande étrangère adressée au Maroc, a été révisée à la baisse pour atteindre −12,5 % au deuxième trimestre 2020, au lieu de – 6 % prévu au 7 avril, rapporte ecoactu.ma.

Selon le HCP, la croissance de la consommation des ménages devrait également fléchir de 1,2 % au deuxième trimestre 2020, "à cause du repli des dépenses de l’énergie, des biens durables, de transport, de restauration et de loisirs". Il souligne aussi que l’aggravation de la crise sanitaire pousserait les entreprises à "limiter au maximum leurs besoins de financement, dans un contexte d’incertitude quant à la reprise de la demande".

Au total, "la croissance économique nationale serait amputée de 8,9 points au deuxième trimestre 2020, par rapport à l’évolution constatée avant la crise du covid-19, au lieu de – 3,8 points prévus au 7 avril". Cela représenterait une perte globale potentielle d’environ 29,7 milliards de DH pour la première moitié de 2020, au lieu de 15 milliards de DH prévus au 7 avril.

Le HCP souligne que ces prévisions pourraient subir des révisions plus ou moins importantes au regard de la publication de nouvelles données, de l’évolution de la conjoncture mondiale et de l’impact des plans de soutien sur l’économie nationale.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Croissance économique - PIB - Consommation - Déficit - Coronavirus au Maroc (Covid-19)

Aller plus loin

Maroc : des pistes pour relancer la machine économique

Après le succès de la première phase de contribution au fonds covid-19, une deuxième phase est nécessaire pour relancer l’économie nationale, selon Omar Kettani, professeur...

Ces articles devraient vous intéresser :

Les prix de la viande au Maroc résisteront-ils à la sécheresse ?

Les prix de la viande connaîtra-t-il une augmentation au Maroc à cause de la sécheresse qui touche le Maroc depuis quelques années ? Voici la réponse d’un expert du secteur.

Ces plantes qui empoisonnent les Marocains

L’intoxication par les plantes et les produits de pharmacopée traditionnelle prend des proportions alarmantes au Maroc. Le Centre antipoison du Maroc (CAPM) alerte sur ce problème de santé publique méconnu du grand public.

Ramadan et réseaux sociaux : les photos d’iftar divisent

Pendant le mois sacré de Ramadan, de nombreux influenceurs marocains publient quotidiennement sur les réseaux sociaux des photos de tables garnies de mets et de boissons pour la rupture du jeûne (iftar). Un comportement perçu comme de la provocation...

Maroc : clap de fin pour Jumia Food

Les Marocains ayant l’habitude de commander via Jumia Food devront dorénavant se diriger vers un concurrent. L’entreprise vient d’annoncer la fin de son service au Maroc.

Au Maroc, les hanouts indétrônables

Le petit commerce (Moul l’7anout) constitue un pilier essentiel de l’économie marocaine, représentant 80 % du marché national de proximité, comme l’a révélé Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie et du Commerce, lors d’une séance de questions orales à...

Maroc : Le poisson du pauvre n’est plus

Au Maroc, le prix de la sardine connait une hausse record à moins d’un mois du Ramadan, atteignant 25 voire 30 dirhams le kilogramme selon les marchés. Une inflation due, selon les professionnels, aux changements climatiques et à la baisse de la...

Maroc : après un fort rebond, l’économie devrait ralentir en fin d’année

L’économie marocaine, après un troisième trimestre 2024 en fanfare, devrait connaître un léger ralentissement de sa croissance au cours des prochains mois. C’est ce qu’indique le Haut-Commissariat au Plan (HCP) dans son dernier rapport.

Les transferts des MRE mal utilisés ?

Les transferts de fonds des Marocains de la diaspora contribuent à la stabilité macroéconomique du Maroc, relève une récente note d’orientation publiée par le Bureau sous-régional pour l’Afrique du Nord de la Commission économique des Nations Unies...

Prix du pain au Maroc : pas d’augmentation ... pour l’instant

Pas de hausse immédiate du prix du pain au Maroc, rassure la Fédération nationale des boulangeries et pâtisseries du Maroc. Face aux rumeurs qui circulaient ces dernières semaines, la Fédération a tenu à clarifier sa position dans un communiqué officiel.

Moody’s note l’économie marocaine

L’agence de notation internationale Moody’s Rating a confirmé vendredi la note Ba1 du Maroc, notant que les perspectives économiques du royaume « restent stables ».