Maroc : les chauffeurs de taxi se mettent à l’anglais, mais ce n’est pas facile

1er août 2025 - 23h00 - Maroc - Ecrit par : S.A

Alors qu’ils ont décidé d’apprendre l’anglais à travers des initiatives locales d’origine syndicale et civile, afin de mieux communiquer avec les clients étrangers et de contribuer au succès de la Coupe du monde 2030, les chauffeurs de taxi font face à de grosses difficultés.

L’une des difficultés est l’heure d’apprentissage. Les horaires des sessions de formation en anglais « ont lieu aux heures de pointe », a déploré Aziz Maazouz, chauffeur de taxi de deuxième catégorie à Rabat. D’autres chauffeurs de la capitale et lui sont bénéficiaires d’une initiative d’une association locale pour apprendre l’anglais avant le Mondial 2030. Selon Maazouz, les obstacles laissent présager l’échec de cette ambition. Les séances hebdomadaires ont lieu l’après-midi, ce qui correspond à une période de forte affluence pour les professionnels, a-t-il ajouté, appelant à « déplacer les cours au soir ». Il appuie ses propos en ces termes : « La période du soir serait plus efficace pour tous les professionnels, plutôt que de risquer de perdre les heures de pointe et une part importante du revenu quotidien. »

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L’autre obstacle liéà l’apprentissage par les chauffeurs de taxi de l’anglais est la « surcharge des classes ». Selon Maazouz, seule une salle est allouée à un grand nombre de professionnels par séance. « Cela rend difficile le suivi du contenu des séances », a-t-il indiqué, appelant à l’ouverture de salles supplémentaires pour accueillir le grand nombre de professionnels, et à l’intervention du ministère de l’Intérieur pour prendre en charge le soutien à ces démarches éducatives cruciales, en vertu de sa responsabilité.

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L’Union syndicale du transport routier affiliée à l’Union marocaine du travail est à l’origine de l’une des initiatives. Elle a encouragé des enseignants d’anglais à se porter volontaires pour enseigner aux professionnels en vue du Mondial 2030. « Cette initiative bénévole n’est pas durable, car les enseignants ont besoin de motivations pour assurer la réussite de cette formation, ce qui signifie que l’enjeu pourrait échouer », a souligné le président du syndicat, déplorant l’absence d’accompagnement du ministère de l’Intérieur pour soutenir l’ambition des professionnels d’apprendre l’anglais dans la ville de Casablanca.

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Face à ces difficultés, ce dernier a appelé le ministère de l’Intérieur à intervenir pour soutenir la formation des professionnels en langue anglaise.

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