Maroc : comment des consultants échappent à l’impôt

9 mai 2024 - 16h00 - Maroc - Ecrit par : P. A

Au Maroc, des ingénieurs et autres consultants en informatique ont trouvé la formule pour échapper au fisc. Ils proposent de manière informelle leurs services aux grandes entreprises qui les paient via des intermédiaires.

Estimés à 5 000, ces ingénieurs et consultants indépendants ne paient ni impôts ni charges sociales, alors qu’ils réalisent des prestations auprès de grandes entreprises, notamment des banques. Leur mode opératoire consiste à se faire payer via des sociétés d’intermédiation et de portage pour échapper à leurs obligations fiscales et sociales, rapporte L’Économiste qui dénonce une fraude fiscale à grande échelle, estimant les pertes pour l’État à plusieurs centaines de millions de dirhams.

À lire : Évasion fiscale au Maroc : Seuls 2% des contribuables paient 80% de la TVA

Les sociétés d’intermédiation « jouent le rôle d’intermédiaires entre les donneurs d’ordre à la recherche de compétences informatiques et les consultants qui possèdent lesdites compétences », détaille la publication. Lesquelles sociétés d’intermédiation « identifient ces consultants et les placent auprès de leurs clients pour des missions moyen ou long terme en fonction des besoins de chaque structure utilisatrice, mais sans être recrutés ».

À lire : TVA : la fraude qui coûte très cher au Maroc

Le phénomène prend une ampleur inquiétante, alerte le quotidien spécialisé, soulignant que ces consultants indépendants constitueraient 30 à 70 % du personnel informatique des grandes entreprises. « Le phénomène n’est pas sans rappeler certains salariés prestataires de services qui se voyaient proposer le statut d’autoentrepreneurs pour payer un IR à 1 % au lieu du taux marginal de 38 %. Avant que le législateur ne se rende compte du détournement de ce régime à travers un faux salariat ».

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Informatique - Impôts - Sécurité sociale - Fraude

Aller plus loin

Le Maroc face à l’impossible recouvrement des amendes

Fouzi Lekjaa, le ministre délégué chargé du Budget, a déclaré vendredi que le montant des amendes pour trafic de drogues et autres délits, en attente de recouvrement par...

Au Maroc, les médecins sont des mauvais payeurs d’impôts

Au Maroc, peu de médecins s’acquittent de leurs impôts. Fort de ce constat, le gouvernement opte désormais pour la retenue à la source pour les revenus de l’ensemble des...

Évasion fiscale au Maroc : Seuls 2% des contribuables paient 80% de la TVA

La plupart des contribuables marocains ne paient pas leurs impôts, générant un manque à gagner important, de l’ordre d’un milliard de dirhams, à l’État marocain.

TVA : la fraude qui coûte très cher au Maroc

La fraude à la TVA coûte chaque année entre 1 et 1,2 milliard de dirhams à l’État, a révélé Younes Idrissi Kaitouni, le directeur général des Impôts (DGI), lors de la...

Ces articles devraient vous intéresser :

Évasion fiscale au Maroc : Seuls 2% des contribuables paient 80% de la TVA

La plupart des contribuables marocains ne paient pas leurs impôts, générant un manque à gagner important, de l’ordre d’un milliard de dirhams, à l’État marocain.

Office des changes au Maroc : du nouveau pour l’e-commerce

Les jeunes entreprises innovantes en nouvelles technologies ont désormais une dotation commerce électronique plafonnée à un million de dirhams par année civile, selon la version 2024 de l’Instruction générale des opérations de change (IGOC).

Maroc : du changement pour l’impôt sur les revenus locatifs

Au Maroc, l’imposition des revenus locatifs a connu des modifications majeures depuis 2023. Des changements qui ont un impact significatif sur les contribuables concernés.

Immobilier au Maroc : l’attestation fiscale qui freine les transactions

L’exigence légale de la présentation d’une attestation fiscale avant toute transaction immobilière, entrée en vigueur le 1ᵉʳ juillet dernier au Maroc, fait des mécontents, aussi bien dans le rang des opérateurs économiques que des notaires.

Maroc : nouvelles mesures fiscales en 2024

Au Maroc, de nouvelles mesures fiscales entrent en vigueur dès le début cette année 2024, a annoncé la Direction générale des impôts du royaume.

Maroc : l’Etat traque les fraudeurs

Le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, a mis en garde les fraudeurs du Registre social unifié qui fournissent de fausses données aux services compétents afin de bénéficier de l’aide directe de 500 dirhams.

Maroc : révision de l’impôt sur le revenu

Le gouvernement marocain, via son porte-parole Mustapha Baitas, a annoncé une révision de l’Impôt sur le revenu (IR) avec pour objectif d’augmenter les revenus des employés et fonctionnaires.

Du changement pour le statut d’auto-entrepreneur au Maroc

Le statut d’auto-entrepreneur au Marocfait l’objet de débats au Parlement. En cause, l’équilibre fragile entre simplification administrative et lutte contre les dérives fiscales.

Marocains, n’oubliez pas de payer vos impôts

Au Maroc, les entreprises et les contribuables doivent s’acquitter de l’impôt sur le revenu (IR), de l’impôt sur les sociétés (IS), de la TVA et autres avant le 31 mars. Passé ce délai, ils s’exposent aux pénalités et sanctions prévues par la direction...

Maroc : Le secteur de la franchise en danger de mort

La fermeture en série des franchises dans les grandes villes du Maroc inquiète Mohamed el Fane, le président de la Fédération marocaine de la franchise (FMF). Il appelle l’État à soutenir ce secteur qui se meurt.