Maroc : bras de fer entre les parents et les écoles privées

29 mai 2020 - 15h30 - Maroc - Ecrit par : G.A

Les relations entre les parents d’élèves et les responsables de certains groupes scolaires du privé restent tendues, au point où le ministère de tutelle a été saisi par les parents. Le désaccord est lié au payement des frais de scolarité durant la période de crise.

Certains groupes scolaires du privé exigent des parents, le règlement de la totalité des frais de scolarité correspondant à la période de crise et pendant lesquelles les écoles ont fermé leurs portes, priorisant les cours à distance. De crainte que les dossiers administratifs de leurs enfants ne soient pris en otage, les parents d’élèves viennent de saisir le ministère de l’Éducation nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique.

La Fédération des associations des parents et tuteurs d’élèves a appelé, dans plusieurs régions, les Académies régionales de l’éducation et de formation (AREF) et les directions provinciales du ministère de l’Éducation nationale à "trouver une solution à ce problème dans les plus brefs délais". Elle met en garde les établissements de l’enseignement privé concernés par le bras de fer "contre d’éventuelles pratiques de chantage" dont le but serait de "confisquer les certificats de scolarité des enfants ou d’empêcher l’accès des élèves aux examens nationaux pour les niveaux scolaires diplômants". La Fédération rappelle que "ces établissements ont toujours bénéficié des frais de scolarité majorés durant le mois de septembre pour les frais d’inscription, alors que les cours ne démarrent que vers la mi-septembre".

La réaction du ministère de tutelle est vivement attendue pour désamorcer la situation. Les parents estiment qu’ils ne pourraient payer des frais de scolarité pour des cours donnés à distance, surtout que selon eux, "l’apprentissage à distance ne peut être remplacé par les cours donnés en classe". De plus, selon certains établissements se sont contentés, durant cette période de crise, "d’envoyer des documents sur les téléphones portables, sans aucune explication aux enfants".

La Fédération, considérant que plusieurs élèves sont issus de la classe moyenne sérieusement impactée par la crise du covid-19, "appelle les groupes scolaires à faire preuve de solidarité en annulant les frais de scolarité ou en les réduisant de 50 % pour les mois de mars, d’avril, de mai et de juin, sans demander de justificatifs aux parents".

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Education - Ministère de l’Education nationale - Plainte - Coronavirus au Maroc (Covid-19)

Aller plus loin

Maroc : les parents paieront-ils les frais de scolarité des écoles privées ?

Alors que le confinement couvre les mois de mars et d’avril, parents et responsables d’écoles privées n’abordent pas encore la question liée au paiement des frais de scolarité...

France : le Conseil d’État rétablit le lycée musulman Averroès dans ses droits

La Région des Hauts-de-France est sommée de verser au lycée Averroès, la somme qu’elle lui devait au titre du forfait d’externat. Le verdict rendu en juillet dernier par le...

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : une école mise en vente avec ses élèves ?

Au Maroc, un agent immobilier se retrouve malgré lui au cœur d’une polémique après avoir publié une annonce de vente d’une école privée en incluant les élèves.

La chanteuse Mariem Hussein au cœur d’une nouvelle polémique

Des internautes marocains se sont indignés des propos de la chanteuse et actrice marocaine Mariem Hussein sur l’éducation sexuelle.

Maroc : des centres pour former les futurs mariés

Aawatif Hayar, la ministre de la Solidarité, de l’intégration sociale et de la famille, a annoncé vendredi le lancement, sur l’ensemble du territoire du royaume, de 120 centres « Jisr » dédiés à la formation des futurs mariés sur la gestion de la...

Le Maroc prépare les aéroports de demain

Le Maroc prévoit de se doter d’un nouveau Schéma directeur aéroportuaire national à l’horizon 2045, le dernier élaboré en 2013 étant devenu obsolète.

Des conditions strictes pour enseigner dans le privé au Maroc

Le ministère de l’Éducation nationale a récemment autorisé les enseignants du public à donner des cours supplémentaires dans le privé, sous certaines conditions. Pour arrondir leurs fins de mois, ces professeurs devront obtenir une autorisation...

Golf à l’école : la décision du ministre marocain fait jaser

La directive du ministre de l’Éducation nationale, de l’enseignement préscolaire et des sports, Chakib Benmoussa, dans laquelle il demande de promouvoir la pratique du golf dans les établissements scolaires, a suscité de vives critiques sur les réseaux...

Maroc : des notes trop gonflées dans les écoles privées ?

Au Maroc, le phénomène des « notes gonflées » continue de sévir dans des écoles privées. C’est du moins le constat fait suite à la fuite de certains relevés de note sur les réseaux sociaux après la publication des résultats du BAC 2024.

Maroc : Vent debout contre le français à l’école

Au Maroc, un regroupement d’enseignants, d’étudiants et d’élèves s’oppose à l’enseignement des matières scientifiques en français dans les écoles publiques, dénonçant une violation de la Constitution et des textes régissant le secteur de l’éducation.

Écoles privées au Maroc : hausse des frais et colère des parents

Des écoles privées ont décidé d’augmenter les frais de scolarité à la prochaine rentrée au grand dam des parents d’élèves. Préoccupée, une députée du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS) appelle le gouvernement d’Aziz Akhannouch à agir pour empêcher...

Pénurie de médecins au Maroc : Le système de santé à bout de souffle

La pénurie de médecins persiste au Maroc. Par ailleurs, la réduction de la durée de formation en médecine suscite actuellement une vive protestation de la part des étudiants.