Maroc : perte totale de confiance des ménages
L’indice de confiance des ménages marocains (ICM) est au plus bas niveau depuis 2008, selon une enquête menée par le Haut-commissariat au plan (HCP).
L’épicier-banquier, c’est ainsi qu’on peut qualifier celui du quartier qui, via le système du crédit, va à la rescousse de ses clients, dont la situation financière continue de se dégrader, du fait du confinement. On le voit même prêter de l’argent liquide à des habitants très impactés par la crise du Covid.
"On n’y peut rien. On a des clients qu’on connaît depuis une dizaine voire une quinzaine d’années, auxquels on a toujours accordé des crédits par carnet. On ne peut pas s’arrêter maintenant, en pleine crise, alors que certains ont perdu leurs emplois et n’arrivent plus à subvenir à leurs besoins". Cette déclaration d’un épicier, renseigne sur la situation financière des ménages marocains, en raison du confinement, des mesures restrictives toujours en vigueur dans plusieurs villes et de la lente reprise des activités, explique Médias24.
L’épicier du quartier qui accepte de vendre à crédit, sans fixer de délai de paiement, n’a jamais été autant sollicité depuis le début du confinement, révèle une étude réalisée en juillet dernier par le Haut commissariat au plan, qui indique que 20% des ménages ayant une dette auprès des épiciers, n’ont pu honorer leurs dettes, 21,4% en milieu urbain et 16,8% en milieu rural.
" Certains acceptent même de prêter de l’argent aux familles les plus impactées en cas de besoin (maladie ou autres...)" fait savoir le président du Syndicat national des commerçants et professionnels, Nabil Nourri.
Le responsable syndical dépeint un tableau plus préoccupant : "par exemple, à Tiflet, les autorités nous obligent à fermer entre 20h et 21h, alors que c’est à ce moment-là de la journée qu’on réalise le plus de vente". En clair, activité en baisse, poids des dettes impayées, charges personnelles, charges locatives et paiement des fournisseurs, les épiciers sont éprouvés. "Certains, incapables d’honorer leurs engagements, ont dû changer de métier, ayant perdu leur capital initial", rapporte Médias24.
Quant aux aides des bienfaiteurs, qui paient anonymement les crédits à la place des clients, "elles sont de moins en moins visibles, contrairement aux trois premiers mois de confinement", conclut la même source.
Aller plus loin
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