"L’épicier-banquier" à la rescousse des ménages marocains

23 octobre 2020 - 22h00 - Maroc - Ecrit par : J.K

L’épicier-banquier, c’est ainsi qu’on peut qualifier celui du quartier qui, via le système du crédit, va à la rescousse de ses clients, dont la situation financière continue de se dégrader, du fait du confinement. On le voit même prêter de l’argent liquide à des habitants très impactés par la crise du Covid.

"On n’y peut rien. On a des clients qu’on connaît depuis une dizaine voire une quinzaine d’années, auxquels on a toujours accordé des crédits par carnet. On ne peut pas s’arrêter maintenant, en pleine crise, alors que certains ont perdu leurs emplois et n’arrivent plus à subvenir à leurs besoins". Cette déclaration d’un épicier, renseigne sur la situation financière des ménages marocains, en raison du confinement, des mesures restrictives toujours en vigueur dans plusieurs villes et de la lente reprise des activités, explique Médias24.

L’épicier du quartier qui accepte de vendre à crédit, sans fixer de délai de paiement, n’a jamais été autant sollicité depuis le début du confinement, révèle une étude réalisée en juillet dernier par le Haut commissariat au plan, qui indique que 20% des ménages ayant une dette auprès des épiciers, n’ont pu honorer leurs dettes, 21,4% en milieu urbain et 16,8% en milieu rural.

" Certains acceptent même de prêter de l’argent aux familles les plus impactées en cas de besoin (maladie ou autres...)" fait savoir le président du Syndicat national des commerçants et professionnels, Nabil Nourri.

Le responsable syndical dépeint un tableau plus préoccupant : "par exemple, à Tiflet, les autorités nous obligent à fermer entre 20h et 21h, alors que c’est à ce moment-là de la journée qu’on réalise le plus de vente". En clair, activité en baisse, poids des dettes impayées, charges personnelles, charges locatives et paiement des fournisseurs, les épiciers sont éprouvés. "Certains, incapables d’honorer leurs engagements, ont dû changer de métier, ayant perdu leur capital initial", rapporte Médias24.

Quant aux aides des bienfaiteurs, qui paient anonymement les crédits à la place des clients, "elles sont de moins en moins visibles, contrairement aux trois premiers mois de confinement", conclut la même source.

Sujets associés : Faillite - Prêt - Pauvreté - Alimentation - Coronavirus au Maroc (Covid-19)

Aller plus loin

Maroc : les grossistes en fruits et légumes en détresse !

A Casablanca, les grossistes du marché des fruits et légumes se plaignent de la mévente.

« L’arabe du coin » : regard sur les épiciers arabes en France

Dans « Qui est l’arabe du coin » ?, un podcast en quatre épisodes, la journaliste Noujoub Rejbi, fille d’un épicier de quartier dans le 19ᵉ arrondissement de Paris, rend hommage...

Maroc : quand est-ce que les commerces doivent fermer ?

Face à la pandémie de coronavirus, l’ensemble des commerces d’alimentation (épiciers, supérettes..) et les grandes surfaces seront fermés chaque jour à 18 h. Ainsi en ont décidé...

Maroc : la confiance des ménages est au plus bas

Le léger redressement de l’activité nationale n’a pas pu maintenir la confiance des ménages. Le moral des ménages est à son plus bas niveau à en croire les résultats de...

Ces articles devraient vous intéresser :

Hausse historique du prix du gaz au Maroc, une première en 30 ans

La bonbonne de gaz vendue au Maroc devrait voir son prix augmenter progressivement pendant trois ans, vient de révéler le Premier ministre Aziz Akhannouch.

Le tourisme marocain connaît une embellie pendant les fêtes de fin d’année

Au Maroc, plusieurs établissements hôteliers ont fait le plein pendant les fêtes de fin d’année. Une embellie après deux ans difficiles de crise sanitaire liée au Covid-19.

Maroc : l’huile d’olive devient un luxe

Au Maroc, le prix de l’huile d’olive augmente fortement. En cause, la sécheresse et les vagues de grande chaleur qui ont touché la production de ce petit fruit indispensable aux saveurs des mets des Marocains.

Ramadan 2023 : les filles du Prince Moulay Ismaïl préparent chebbakia (photos)

À l’instar de nombreuses familles marocaines, celle du Prince Moulay Ismaïl, cousin du roi Mohammed VI, s’est préparée pour le mois du ramadan qui a débuté au Maroc et dans de nombreux pays arabes, jeudi 23 mars.

Couverture sociale : un prêt de 3,1 MMDH de la BAD au Maroc

Le Maroc et la banque africaine de développement (BAD) ont signé deux accords de prêt pour le financement d’un projet de céréaliculture et la généralisation de la couverture sociale, portant sur un montant de plus de 3,1 milliards de dirhams.

Maroc : les raisons de la flambée du prix des volailles

La flambée des prix des volailles au Maroc serait due à la chaleur, la saison estivale et la multiplication des intermédiaires. C’est du moins l’explication qu’avance la fédération interprofessionnelle du secteur avicole (Fisa).

Maroc : des marchés de gros pour combattre la spéculation

Le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, a annoncé la création de douze nouveaux marchés régionaux de gros, équipés d’installations modernes pour combattre la spéculation alimentaire exacerbant l’inflation. Cette démarche, a-t-il dit, s’inscrit...

Le Maroc va distribuer les aides directes aux plus pauvres cette année

Le gouvernement prévoit d’accorder une aide financière mensuelle directe à l’ensemble des familles démunies. Cette mesure phare du processus de généralisation de la protection sociale, enclenché par le pays, sera effective dès cette année, selon le...

Nouvelle prolongation de l’état d’urgence sanitaire au Maroc

Le Maroc a décidé de prolonger l’état d’urgence sanitaire jusqu’au 31 août, afin de faire face à la propagation du Covid-19 dans le pays.

L’eau Aïn Ifrane ne trouve pas encore de repreneur

Le groupe Castel est activement à la recherche d’un repreneur pour la marque d’eau Aïn Ifrane, sans succès pour l’instant. Les discussions avec des opérateurs locaux et internationaux via une banque d’affaires n’ont visiblement pas encore abouti.