Maroc, l’autre élu des Français

27 mai 2007 - 00h28 - France - Ecrit par : L.A

« Attention, bulle immobilière » : le titre barrait la une du principal quotidien économique le 24 avril dernier. Mais cela se passe au Maroc. Et, au regard des prix pratiqués en France, le péril n’est pas encore dans la demeure. Certes, notre confrère « L’Economiste » décrit une réalité indéniable : le pays tourne à plein régime. Il n’a pas de pétrole, mais il a les idées de ceux qui ont des pétrodollars.

D’où une floraison de projets pharaoniques, à Rabat notamment. Avec le projet de la vallée du Bouregreg, pas moins de 10 milliards d’euros seront investis sur dix ans en vue de métamorphoser 6.000 hectares. La ville se verra dotée d’un port capable d’accueillir les paquebots. Elle aura son tramway. Sans parler d’une marina déjà en service. Des logements ultrachics sont aussi prévus. Des duplex de 250 m2 avec vue sur l’Atlantique sont commercialisés sur la base de 2.000 euros le mètre carré. Quelques projets de maisons de ville, à partir de 250 m2 au sol, proposent la même base tarifaire. Cette offre nouvelle mérite d’être comparée avec les prix qu’atteint désormais l’ancien.

A Marrakech, les ryads qui se vendaient 50.000 euros en 1995 se négocient désormais à 300.000 euros. A Fez, les maisons traditionnelles ne se vendent pas à moins de 70.000 voire 150.000 euros. Las, 95 % des biens ne sont pas immatriculés. « Or, prévient Me Amin Fayçal Benjelloun, président de la Chambre nationale des notaires du Maroc, nous ne pouvons valider la vente d’un bien que s’il est immatriculé. » Les Français, de plus en plus nombreux, qui succombent à une envie peuvent toujours signer un avant-contrat avec condition suspensive. Ils peuvent également procéder à un achat en deux temps. D’abord verser la moitié, puis le solde quand le délai d’opposition de six à huit mois est écoulé. Mais si, entre-temps, le vendeur ou le pseudo-propriétaire part avec l’argent sans laisser d’adresse, l’acquéreur en est pour ses frais. A chacun de voir s’il est prêt à courir le risque.

En attendant, l’engouement ne se dément pas. Notamment du côté des retraités. Leur pension, maigre en Europe, devient là-bas un pactole. Fiscalement, ils ont bien compris leur avantage. Dès lors qu’ils y passent plus de 185 jours par an, ils deviennent résidents fiscaux marocains et profitent alors en plus d’un abattement de 40 % sur la pension versée, d’une réduction de 80 % du montant de l’impôt dû au titre de leur retraite, en contrepartie d’un transfert d’une partie de leur pension en dirhams non convertibles. La preuve, le succès grandissant du SMAP, le Salon de l’immobilier marocain qui se tient ce week end (1). L’an dernier, il avait attiré 35.000 visiteurs.

Les Echos - F. L. B.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Immobilier - France - Investissement - Smap immo

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : le secteur immobilier marque des points malgré la crise

En 2023, malgré les chocs endogènes, la conjoncture internationale et la stagnation de l’activité, le secteur de l’immobilier au Maroc a montré sa résilience. Et, les perspectives pour l’année prochaine s’annoncent meilleures.

Aide au logement : gros succès auprès des MRE

Le programme d’aide directe au logement connait un franc succès depuis son lancement. Au 23 mai 2024, 11 749 personnes ont déjà pu bénéficier de cette aide, sur un total de 73 711 demandes déposées. De nombreux Marocains résidant à l’étranger ont...

Le Maroc va augmenter la capacité de plusieurs aéroports

Dans le cadre de son plan d’investissement dénommé Envol 2025, l’Office national des aéroports (ONDA) a lancé plusieurs projets pour soutenir la croissance de l’activité des aéroports de Marrakech, d’Agadir et de Tanger. À terme, ces travaux...

Le roi Mohammed VI lance l’aide au logement

Les choses se précisent pour la mise en œuvre du nouveau programme d’aide au logement visant à renouveler l’approche d’accès à la propriété, en suppléant au pouvoir d’achat des ménages, via une aide financière directe aux acquéreurs.

Aide au logement au Maroc : le flop ?

Applaudi à son lancement, l’aide au logement ne suscite plus le même engouement. À ce jour, 8 500 personnes ont bénéficié de cette subvention.

Aide au logement : gros succès auprès des MRE

Des Marocains résidant à l’étranger (MRE) figurent parmi les 8 500 bénéficiaires du nouveau programme d’aide au logement lancé par le roi Mohammed VI en octobre dernier.

Le Maroc mise sur ses compétences à l’étranger

Le Maroc veut impliquer davantage ses compétences à l’étranger à son processus de développement. Dans ce sens, un mécanisme est en cours d’élaboration pour accompagner les talents marocains à l’étranger, conformément aux orientations royales.

Mohammed VI et le pari gagnant de l’ouverture en Afrique

Le Maroc a connu une croissance économique assez soutenue depuis 2000, après l’accession au trône du roi Mohammed VI. Le royaume prend des mesures pour attirer les investissements étrangers et devenir une grande puissance régionale.

Immobilier au Maroc : où en est l’aide directe aux primo-accédants ?

Alors que c’était annoncé pour décembre, puis pour janvier 2023, le décret fixant le montant et les modalités d’attribution de l’aide financière directe aux primo-accédants au logement accuse du retard. Cette aide était initialement annoncée dans la...

Immobilier au Maroc : des opportunités en vue

Le recul de l’inflation et la stabilité des taux de crédits immobiliers apportent non seulement un soulagement aux acquéreurs, mais ils suscitent également un nouvel espoir pour le marché immobilier.