L’alliance Maroc-Israël fait peur à l’Espagne
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Le Maroc n’a pas réagi à l’annonce des autorités israéliennes de reconnaître la marocanité du Sahara. Rabat préfère faire preuve de prudence dans ses relations avec Tel-Aviv dont il désapprouve la politique envers la Palestine.
En visite officielle à Rabat il y a trois semaines, le président de la Knesset ou Parlement israélien, Amir Ohana, avait exhorté son gouvernement à reconnaître la souveraineté marocaine sur le Sahara. Le ministre israélien des Affaires étrangères, Eli Cohen, a annoncé lundi que son pays reconnaîtrait la marocanité du Sahara si le Maroc organisait le deuxième Sommet du Néguev, regroupant les ministres des Affaires étrangères des pays signataires des accords d’Abraham (Émirats, Bahreïn, Maroc, Jordanie, Égypte), d’Israël et des États-Unis.
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Le Sommet était initialement prévu pour se tenir à Dakhla, dans le Sahara marocain. Mais il a été reporté à plusieurs reprises par le Maroc en raison des tensions israélo-palestiniennes. Selon le journal espagnol Nius, le royaume serait en train d’étudier l’opportunité et le format de cette rencontre. Israël, de son côté, espère la tenue de ce sommet d’ici septembre et la matérialisation des relations diplomatiques avec le Maroc, par l’installation réciproque d’ambassades, en remplacement des bureaux de liaison actuels. Mais le royaume ne voit pas l’avenir de la même manière, du moins pour l’instant. Rabat n’a cessé de condamner les actions militaires israéliennes en Cisjordanie et l’intention récemment affirmée du gouvernement israélien d’y construire des colonies.
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Rabat est conscient que la normalisation des relations avec Tel-Aviv depuis décembre 2020, continue de susciter des remous au sein de la société marocaine, notamment dans le rang des islamistes du Parti justice et développement (PJD).
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Ces derniers mois, le Maroc essaie de jouer aux équilibristes en préservant ses bonnes relations avec les États-Unis, tout comme avec la Russie de Poutine, malgré la guerre en Ukraine. Au niveau régional, le Maroc, membre de la Ligue arabe et de l’Union africaine, s’est imposé comme leader en raison de son rôle de médiateur dans le conflit israélo-palestinien, et du charisme du roi Mohammed VI, président du Comité Al Qods. Le Maroc et Israël ont renforcé leur coopération dans tous les domaines depuis le rétablissement de leurs relations en 2020. La question du Sahara est certes une priorité pour le Maroc, mais il ne serait pas prêt à ternir son image dans le monde arabo-musulman pour une reconnaissance de la marocanité du Sahara par Israël.
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