Maroc : la jet-set, premier investisseur

31 mai 2006 - 21h05 - Economie - Ecrit par : L.A

On ne peut parler d’investissements à Marrakech sans évoquer ceux qui ont aussi fait la réputation de la ville : les jet-setters.

Ils sont en effet plus d’une centaine, en commençant par les plus anciens -Alain Delon, Pierre Balmaine, Yves Saint-Laurent, Mireille Darc- qui y ont acquis une résidence secondaire. A prix fort. Bernard-Henri Lévy aurait déboursé la coquette somme de 11 millions d’euros pour racheter le palais Zahia. C’est aussi à coup de plusieurs millions d’euros que la fille d’un président africain aurait acquis une villa dans la palmeraie. D’autres stars et pas des moindres sont tombées sous le charme de Marrakech.

Difficile pourtant d’apercevoir ces peoples derrière les hauts murs de la médina ou les palmiers. Invisible, la tribu des jets-setters fuit les regards. Ils sortent rarement de leurs demeures. Leurs soirées sont « très très privées ». C’est une société fermée qui pointe son nez uniquement lors de cérémonies officielles, comme le festival international du film. Ils ne ratent pas non plus les soirées -incontournables et où il faut être vu- comme celles organisées fréquemment par Adolfo de Velasco, qui accueille dans son « pied à terre » les célébrités de passage. Mais depuis quelques années, De Velasco est concurrencé par Jamel Debbouze dont les soirées sont plus célèbres que ses shows. On parle encore de son récent mariage célébré le 23 avril en présence d’une pléiade d’animateurs d’émissions, d’humoristes et de comédiens de renommée internationale.

Les Américains sont aussi de la partie. Brad Pitt, Naomie Campbell se sont ajoutés à la longue liste qui hante la palmeraie. Leur arrivée a été fortement médiatisée dans la presse américaine. Il y a un mois, le couturier hollandais Karl Ronald a aussi drainé toute une jet-set des Pays-Bas pour un défilé sophistiqué organisé au palais Mehdi.

Il faut dire « qu’un jet-setter en cache un autre ». Et tous ceux qui n’ont pas de maisons à Marrakech cherchent par tous les moyens à se faire inviter. Une économie gigantesque s’est développée autour de ce créneau à Marrakech. L’immobilier et le secteur des loisirs connaissent un dynamisme sans précédent. Beaucoup aussi s’impliquent dans le développement de la région. C’est le cas de Richard Branson, le fameux homme d’affaires anglais (Virgin), installé depuis de nombreuses années dans une kasbah du Haouz. Ce dernier a en effet créé des projets de développement durable, via la scolarisation des populations défavorisées. Branson fuit les soirées mondaines et préfère sillonner les villages du Haouz.

Jean-René Fourtou comme Hermès ont ramené dans leurs bagages des fondations culturelles. Ainsi, le premier a créé une fondation prenant en charge des jeunes peintres et futurs talents pour des stages fermés dans sa résidence. La presse française l’a épinglé là-dessus, en l’accusant d’avoir utilisé les fonds de Vivendi pour la réalisation de ce projet. Le second a contribué à la restauration d’un complexe scolaire dans la vallée de l’Ourika, du temps de Hassan II. Depuis, il s’est acheté une maison au cœur de la palmeraie. Et pour le plaisir, il collectionne des bijoux et costumes ethniques.

Ce rush de la jet-set sur les riads et villas de la ville a drainé dans son sillage un grand nombre d’étrangers, moins strass et paillettes. Il s’agit de cadres moyens ou de retraités qui ont également craqué pour le way-of-life marocain. Selon le consulat français, plus de 3.000 ressortissants français ont tout plaqué derrière eux pour ouvrir des petits commerces, des maisons d’hôtes et des restaurants. Des entreprises qui emploient aujourd’hui plusieurs milliers de personnes.

Badra Berrissoule - L’économiste

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