"Nichane" interdit pour atteinte à l’Islam

21 décembre 2006 - 16h51 - Maroc - Ecrit par : L.A

La justice marocaine a décidé de poursuivre pour "atteinte à la religion islamique" l’hebdomadaire en arabe, "Nichane", pour un article sur les blagues qui circulent dans le pays concernant la religion. Le procureur du roi près le tribunal de première instance de Casablanca a ordonné à la police judiciaire de diligenter une enquête au sujet de l’article publié par l’hebdomadaire Nichane, du 9 au 15 décembre 2006, intitulé "Blagues : comment les Marocains rient de la religion, du sexe et de la politique".

"Compte tenu des dispositions constitutionnelles consacrant l’Islam comme religion d’Etat et du rôle du Roi, en sa qualité de Commandeur des croyants et de Protecteur de la foi et de la religion, et en prenant en considération l’atteinte (...) à l’encontre des sentiments du peuple marocain, le Premier ministre (...) a pris un arrêté interdisant l’exposition sur la voie publique ainsi que la diffusion de l’hebdomadaire Nichane", affirme un communiqué du cabinet du Premier ministre.

Le parquet poursuit Driss Ksikes, directeur de la publication, et la journaliste Sanaa Al Aji, pour "atteinte à la religion islamique" et "publication et distribution d’écrits contraires à la morale et aux moeurs".

Le magazine arabophone appartient au même groupe de presse que l’hebdomadaire irrévérencieux francophone Tel Quel, qui a eu déjà maille à partir avec la justice.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Droits et Justice - Presse - Liberté d’expression - Nichane

Ces articles devraient vous intéresser :

Les cafés et restaurants menacés de poursuites judiciaires

Face au refus de nombreux propriétaires de cafés et restaurants de payer les droits d’auteur pour l’exploitation d’œuvres littéraires et artistiques, l’association professionnelle entend saisir la justice.

Le Magazine Marianne censuré au Maroc

L’hebdomadaire français Marianne (numéro 1407) a été interdit de distribution au Maroc, en raison d’un dessin caricatural jugé offensant pour le prophète Mohammad.

Affaire "Hamza Mon Bébé" : Dounia Batma présente de nouvelles preuves

La chanteuse marocaine Dounia Batma confie avoir présenté de nouveaux documents à la justice susceptibles de changer le verdict en sa faveur.

Maroc : Une vague de racisme contre les mariages mixtes ?

Des activistes marocains se sont insurgés ces derniers jours sur les réseaux sociaux contre le fait que de plus en plus de femmes marocaines se marient avec des personnes originaires des pays d’Afrique subsaharienne. Les défenseurs des droits humains...

Poupette Kenza : compte Instagram désactivé après des propos « antisémites »

L’influenceuse aux plus d’un million d’abonnés sur Instagram, Poupette Kenza, se retrouve au cœur d’une vive controverse après avoir tenu des propos jugés antisémites. Dans une story publiée le 15 mai 2024, elle affirmait sans équivoque son soutien à...

Maroc : un magistrat sévèrement sanctionné

Le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire vient d’ordonner la révocation d’un juge exerçant dans un tribunal de première instance, condamné pour corruption. Le magistrat a été pris en flagrant délit, alors qu’il recevait la somme de 500 dirhams de la...

Un enfant né d’un viol ouvre une brèche dans le droit marocain

Saisie par une jeune maman qui cherche à obtenir une indemnisation pour son fils issu d’un viol, la cour de cassation marocaine a rendu une décision qui va faire date.

Corruption : des élus locaux pris la main dans le sac

Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur, tente d’en finir avec la corruption et la dilapidation de deniers publics. Dans son viseur, une trentaine de présidents de commune et de grand élus dont il a transféré les dossiers devant l’agent judiciaire...

Corruption au Maroc : des élus et entrepreneurs devant la justice

Au Maroc, plusieurs députés et élus locaux sont poursuivis devant la justice pour les infractions présumées de corruption et d’abus de pouvoir.

Maroc : Vague d’enquêtes sur des parlementaires pour des crimes financiers

Une vingtaine de parlementaires marocains sont dans le collimateur de la justice. Ils sont poursuivis pour faux et usage de faux, abus de pouvoir, dilapidation et détournement de fonds publics.