Le gouvernement marocain prévoit des recettes fiscales de plus de 21 milliards de dirhams provenant des taxes sur la consommation du tabac et de l’alcool pour maintenir le déficit budgétaire à 3 % du PIB en 2026. Un montant qui dépasse largement les bénéfices attendus de l’Office chérifien des phosphates (OCP).
Dans le projet de loi de finances pour l’année 2026, le gouvernement marocain a prévu de collecter un montant de 21 168 205 000 de dirhams provenant des taxes sur la consommation d’alcool et de tabac, soit trois fois les bénéfices attendus de l’Office chérifien des phosphates (OCP), estimés à 7 milliards de dirhams. Ce montant devrait permettre de maintenir le déficit budgétaire autour de 3 % du produit intérieur brut pour l’année prochaine, contre 3,5 % prévus à la fin de l’année en cours. Ainsi, le gouvernement s’attend à des recettes de 1 487 805 000 dirhams sur la consommation des vins et alcools, 1 963 300 000 dirhams sur la bière, et 17 717 100 000 dirhams sur le tabac manufacturé.
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Ces nouvelles prévisions confirment une revue à la hausse des prévisions de rendement fiscal lié à la taxation du tabac et de l’alcool, passant de 16 443 520 000 dirhams à fin 2025 à plus de 21 milliards de dirhams en 2026. Le budget de l’année en cours a prévu des recettes de 1 190 500 000 dirhams pour les vins et alcools, 1 553 000 000 dirhams pour la bière, et 13 700 020 000 dirhams pour le tabac manufacturé. L’augmentation concerne particulièrement les cigarettes, dont la taxation devrait bondir de près de 4 milliards de dirhams en un an.
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Le projet de loi de finances 2026 prévoit un équilibre budgétaire reposant sur des ressources ordinaires estimées à 432,8 milliards de dirhams et des dépenses totales de 488,2 milliards de dirhams. Les recettes fiscales devraient atteindre environ 366,5 milliards de dirhams, soit 20,1 % du PIB, réparties entre impôts directs (164,2 milliards), impôts indirects (159,7 milliards), droits de douane (18,5 milliards) et droits d’enregistrement et de timbre (24 milliards). Les ressources non fiscales devraient atteindre 62,7 milliards de dirhams, soit 14,5 % de l’ensemble des ressources ordinaires, et provenir notamment des transferts des établissements publics (27,5 milliards), des mécanismes de financement innovants (20 milliards) et des cessions de participations de l’État (6 milliards).
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Le gouvernement a fait le choix de miser sur des sources fiscales stables, en particulier les taxes à la consommation, pour assurer des financements importants et durables tout en évitant les perturbations de recouvrement. Cette stratégie passe par une augmentation progressive et maîtrisée de la fiscalité sur les produits les plus consommés par les Marocains, parmi lesquels figurent en bonne place les cigarettes, objet d’un accord fiscal entre le gouvernement et les fabricants.