Au Maroc, la criminalité sous toutes ses formes est maitrisée, assure le ministère de l’Intérieur dans un récent rapport.
Malgré les efforts consentis pour aider les Marocains à moins sentir les effets néfastes de la crise liée au coronavirus, 4.3 millions de ménages évoluant dans l’informel, ne bénéficient d’aucune protection sociale. Oxfam appelle les décideurs politiques à œuvrer pour la gestion efficace de ces genres d’inégalités, au risque d’avoir à gérer d’autres crises en dehors de celle du coronavirus.
Oxfam indique qu’au Maroc, les études et données statistiques confirment une réalité déjà inquiétante sur le marché du travail. "Le nombre d’emplois dans le secteur informel (sans l’agriculture) atteint 2,4 millions, soit 16,5 % de l’emploi total au Maroc, avec un nombre très faible d’emplois créés et instables". Les mesures préventives prises pour lutter contre la propagation du virus, ont laissé sur le carreau un nombre impressionnant de personnes qui, du jour au lendemain, se sont retrouvés sans travail et sans aucune ressource financière pouvant leur permettre d’affronter le quotidien.
Le directeur pays d’Oxfam au Maroc, Xavier Duvauchelle, estime que dans ce contexte, "seule une action politique extrêmement ambitieuse de l’État, peut permettre de surmonter cette crise en déclenchant une intervention urgente de santé publique, en appuyant les plus démunis et en aidant les familles à traverser cette crise. Il s’agit aussi de pouvoir relancer l’économie".
L’ONG britannique considère que les acteurs politiques, économiques, sociaux, la société civile, ainsi que les décideurs, doivent tirer les leçons qui s’imposent de cette crise qui aura eu le mérite de révéler de nombreux dysfonctionnements dans le choix des politiques publiques. Elle encourage "le lancement d’un débat public après le confinement pour préparer les élections prochaines, le modèle de développement ainsi que le PLF 2021".
Pour OXFAM, répondre à "la crise des inégalités et au sentiment d’injustice", peut se faire par l’établissement d’un "plan national de santé publique et une intervention d’urgence pour un accès aux soins des plus démunis". En ce qui concerne les mesures fiscales justes et d’urgence, elle propose une "taxe de solidarité sur les grandes fortunes qui permettront d’assurer une protection sociale universelle pour ceux qui sont dans l’informel".
Toutefois, Oxfam au Maroc met en garde contre "la montée de l’intolérance par rapport aux inégalités". Abdeljalil Laroussi, responsable de plaidoyer et campagne indique qu’"au lieu de s’attaquer à la liberté d’expression et d’opinion et aux espaces civiques à travers des restrictions et limites inutiles, il est plus urgent pour le gouvernement de mettre le cap sur les vrais leviers de changement pour sortir de la précarité", précise la même source.
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