Maroc : les salaires contribuent aux inégalités sociales

24 mai 2021 - 10h20 - Economie - Ecrit par : J.K

Les salaires et les revenus agricoles sont les principales sources de revenus des ménages dans le royaume. Mais la différence salariale participe aux inégalités de revenu général mesurées par l’indice de Gini à plus de 40%.

En milieu urbain, les salaires représentent la principale source de revenu des ménages alors qu’en milieu rural, ce sont les revenus agricoles, fait savoir le Haut-commissariat au plan dans sa récente note sur la structure des sources de revenus des ménages. En milieu urbain, 43,7 % des revenus viennent des salaires contre 22,7 % en milieu rural. Pour 20 % des ménages moins aisés, ce taux est de 26,6 %, 38 % pour les 60 % des ménages intermédiaires et 39,2 % pour les 20 % des ménages plus aisés.

En 2019, le revenu agricole global des ménages était de 36,7 % en milieu rural et 0,7 % en milieu urbain, a ajouté le HCP, précisant que le revenu agricole représente 8,1 % du revenu des 20 % des ménages les moins aisés et 7,3 % de celui des ménages intermédiaires. De plus, les revenus agricoles participent à plus de 12,9 % au revenu des 20 % des ménages les plus aisés. « Au total, le revenu agricole représente, en milieu rural, plus de la moitié des revenus des 20 % des ménages les plus aisés (54,4 %), 19 % de ceux des ménages intermédiaires et 9 % de ceux les moins aisés », a expliqué le HCP dans sa note.

Les transferts constituent aussi une source de revenus importante pour les ménages. Plus de 49 % de ces transferts proviennent des institutions publiques, 40 % de ménages et 11 % d’institutions privées. Ils constituent également 22 % des revenus des ménages urbains et 14 % des revenus des ménages ruraux.

« Par tranche de revenu, les transferts constituent 28 % du revenu des 20 % des ménages les moins aisés, 21,2 % de celui des ménages intermédiaires et 18,5 % des ménages aisés », a souligné la même source. Les revenus issus de l’emploi indépendant non agricole, représentent 18 % des revenus des ménages. Par tranche, 10,4 % du revenu des 20 % des ménages les moins aisés, 17,9 % des intermédiaires et 18 % des ménages aisés.

Par ailleurs, le revenu salarial des 20 % des ménages aisés est 14,1 fois supérieur à celui des 20 % des ménages moins riches. Ainsi, les différences salariales participent à 40 % des inégalités du revenu global mesurées par l’indice de Gini. Toutefois, les revenus issus de l’emploi indépendant non agricole constituent les disparités les plus palpables, a souligné la source.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Famille - Agriculture - Haut Commissariat au Plan (HCP)

Aller plus loin

Voici le salaire moyen des ménages marocains en 2019

En 2019, la rémunération annuelle de chaque ménage au Maroc était de 91 933 dirhams, soit 7661 dirhams par mois. Ce revenu diffère d’un ménage urbain à un ménage rural.

Les ménages marocains ont plusieurs sources de revenu

Au Maroc, la plupart des ménages vivent avec deux ou trois, voire quatre sources de revenu. Ce nombre est de 2,7 en milieu urbain et de 3,5 en milieu rural.

«  Aussi riche que le roi  » ou les formes de domination à l’œuvre au Maroc

La Marocaine Abigail Assor a publié son premier roman intitulé : « Aussi riche que le roi ». Elle dénonce les inégalités au Maroc, les formes de domination, notamment celles des...

Maroc : les ménages urbains gagnent plus que les ruraux

Les ménages urbains ont un revenu bien plus élevé que celui des ménages ruraux au Maroc. C’est ce que révèle la dernière enquête du Haut-commissariat au plan (HCP) sur les «...

Ces articles devraient vous intéresser :

Pastèques : le Maroc perd du terrain sur le marché européen

Au premier semestre 2024, les exportations marocaines de pastèques vers l’Europe ont baissé de 50,31 % par à la même période de l’année dernière.

Les dattes algériennes dangereuses pour la santé ?

L’inquiétude enfle quant à la qualité des dattes algériennes importées au Maroc. Dr. Hassan Chtibi, président de l’Association de protection du consommateur, alerte sur les risques sanitaires liés à la consommation de ce produit prisé par les Marocains.

Au Maroc, les hommes font du baby-sitting, et ça ne plaît pas à tout le monde

Outre les femmes, les hommes proposent eux aussi des services de baby-sitting via des applications. De quoi inquiéter bon nombre d’internautes marocains qui s’interrogent sur la protection de l’enfance et la légitimité de ces services.

Maroc : la question des dattes algériennes arrive au parlement

Le groupe Haraki à la Chambre des Représentants a interpellé le ministre de l’Agriculture, Mohamed Sidiki, sur les dattes notamment d’origine algérienne qui ont inondé le marché marocain avant le début du mois de ramadan.

Tourisme au Maroc : une saison estivale en demi-teinte

À l’heure où les Marocains résidant à l’étranger (MRE) retournent dans leurs pays d’accueil, les familles marocaines rejoignent leurs villes de résidence, pour préparer la rentrée scolaire de leurs enfants, les professionnels du tourisme font le bilan...

Ramadan et grossesse : jeûner ou pas, la question se pose

Faut-il jeûner pendant le Ramadan quand on est enceinte ? Cette question taraude l’esprit de nombreuses femmes enceintes à l’approche du mois sacré. Témoignages et éclairages pour mieux appréhender cette question à la fois religieuse et médicale.

Maroc : la croissance économique s’accélère

Le Maroc a enregistré une croissance économique de 4,1 % au quatrième trimestre 2023, contre 0,7 % au cours de la même période de 2022, révèle le Haut-commissariat au plan (HCP).

Maroc : croissance économique malgré l’inflation persistante

Le taux d’inflation au Maroc va poursuivre sa tendance à la baisse, mais ne retrouvera pas son niveau d’avant 2022, a indiqué le Haut-commissariat au plan (HCP) dans un récent rapport, notant une croissance de +3,3 % au quatrième trimestre de 2023,...

Huile d’olive au Maroc : enfin la baisse des prix ?

Le Maroc est en passe de surmonter la crise oléicole. Après années de sécheresse, la filière oléicole se remet doucement en ordre de marche, mais il y a à craindre d’autres risques et aléas.

L’avocat : l’or vert qui assoiffe le Maroc

La culture de l’avocat nécessite une importante quantité d’eau. Au Maroc, des voix s’élèvent pour appeler à l’interdiction de cette culture, en cette période de sécheresse sévère et de stress hydrique.