Le Maroc renforce la sécurité et adopte une nouvelle loi sur le port d’armes

16 janvier 2008 - 02h40 - Maroc - Ecrit par : L.A

Avec les récentes opérations terroristes en Algérie et Mauritanie, la vigilance reste de mise au Maroc, qui vient de mettre en place une nouvelle loi autorisant les vigiles à porter et utiliser leurs armes. Néanmoins, pour les professionnels, cette loi pose des difficultés pour son application.

Depuis les attentats perpétrés en Algérie et l’assassinat de touristes français en Mauritanie, le Maroc, pays frappé par le terrorisme à maintes reprises, mène une politique sécuritaire rigoureuse.

En dépit d’une situation sécuritaire relativement stable, beaucoup de citoyens marocains ont constaté ces derniers temps un véritable déploiement des services de l’ordre. Dans presque toutes les villes du royaume, particulièrement les destinations touristiques, un important dispositif sécuritaire est mis en place.

A Casablanca, les agents de la police en uniforme ou en civil couvrent les principales artères de la capitale économique. A l’entrée comme à la sortie de la ville, des barrages de contrôle sont dressés. Motards et voitures de police sillonnent les boulevards et les périphéries de la ville tout au long de la journée.

D’après un responsable sécuritaire de la Préfecture de Police de Casablanca qui a opté pour l’anonymat, le déploiement des services de l’ordre dans les principales villes du Maroc donne aux citoyens un plus grand sentiment de sécurité. Cette présence renforcée permet également de protéger les citoyens contre toutes les menaces terroristes, qu’elles soient locales ou proviennent de l’Organisation al-Qaïda au Maghreb Islamique.

Une nouvelle loi est entrée en vigueur depuis le mois décembre, permettant "aux personnels des entreprises de gardiennage et de transport de fonds" d’être armés. Cette nouvelle loi vient modifier un dahir, ou décret, de 1941 qui limitait le port, la détention et le dépôt des armes et de leurs munitions aux "seuls les représentants des forces de l’ordre".

Malgré cette nouvelle prérogative, les professionnels des activités de gardiennage, de surveillance et de transport émettent des réserves.

Le directeur d’une société de gardiennage de Casablanca estime que la véritable difficulté de cette loi tient à son application. Elle nécessite d’importants investissements dans la logistique et les armes et des équipes qualifiées pour le port et l’usage des armes. "Dans le contexte actuel au Maroc, aucune entreprise intervenant dans le secteur du gardiennage et la surveillance n’est qualifiée pour l’usage des armes dans ses activités", indique Abdelkbir Zehgnoun, concluant que cela exige un niveau de professionnalisme très avancé.

En effet, un haut degré d’exigence cadre cette nouvelle loi. Selon la Direction Générale de la Sûreté Nationale (DGSN), les sociétés de gardiennage et de transport de fonds devront mettre en place de nouvelles conditions d’embauche. Elles ne peuvent plus recruter n’importe qui pour le poste d’agent de sécurité. La loi indique, dans son article 5, que "nul ne peut être embauché… s’il a fait l’objet d’une condamnation à une peine correctionnelle ou à une peine criminelle".

Reste à savoir maintenant quel genre d’armes feront partie de l’arsenal de sécurité de ces agents de sécurité privée. Les seules armes dont disposent les agents, pour l’instant, sont les détecteurs de métaux.

Magharebia - Hassan Benmehdi

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Terrorisme - Lois - Défense - Armement

Ces articles devraient vous intéresser :

Le Maroc s’équipe : avions, chars et systèmes de défense en 2025

Le Maroc investit depuis une dizaine d’années dans le renforcement et la modernisation de son armée, augmentant d’année en année son budget militaire jusqu’à atteindre 133 milliards de dirhams cette année, contre 124 milliards en 2024, soit une...

Le Maroc muscle ses dépenses militaires

Le Maroc met le paquet sur sa défense. Le budget général de l’administration de la défense nationale pour 2025 a connu une hausse significative, comme l’a révélé Abdelatif Loudiyi, ministre délégué chargé de l’administration de la défense nationale,...

Industrie de défense : le Maroc franchit une nouvelle étape

Le Maroc ambitionne de faire partie du cercle restreint des pays leaders dans le domaine de l’industrie de l’armement. Le Conseil des ministres a adopté un décret portant création de deux zones d’accélération industrielles dédiées à l’industrie de...

Une frappe de drone marocain neutralise des membres du Polisario

Les miliciens du Polisario responsables de la nouvelle attaque perpétrée dans la ville de Smara, au cœur du Sahara marocain, ont été tués lors d’une opération ciblée menée par un drone marocain.

Industrie de défense au Maroc : grosses ambitions pour 2024

Le Maroc a réalisé des bonds qualitatifs cette année dans le domaine de l’industrie de défense, a déclaré Abdelatif Loudiyi, ministre délégué chargé de la Défense nationale, rappelant l’objectif du royaume de réduire ses importations d’armes et de...

Coup de filet au Maroc contre une cellule terroriste planifiant des attaques

Cinq individus, âgés entre 22 et 46 ans, soupçonnés d’appartenir à l’organisation terroriste Daesh et de préparer des attentats contre des installations vitales et des institutions sécuritaires, ont été arrêtés par les forces de sécurité marocaines.

Le Maroc muscle son industrie de défense

De 10 %, les parts de la société Médz, filiale de la Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG), dans la société « Maintenance Aero Maroc », sont passés à 34 %. Le gouvernement marocain vient d’approuver cette augmentation.

Des miliciens du Polisario tués par une frappe marocaine

Plusieurs miliciens du Polisario auraient été tués et blessés par une frappe des Forces armées royales (FAR) alors qu’ils tentaient de s’approcher du mur de défense près de la région de Galtat Zemmour, au Sahara.

Maroc : des zones militaires interdites de survol

Au Maroc, le survol de plusieurs bases militaires sensibles, notamment la base aérienne de Sidi Slimane (GMSL) et celle de l’aéroport militaire de Salé (GMME) est interdit. En voici la raison.

L’armée marocaine fait un bond en avant

Le Maroc poursuit la modernisation de son armée. Tout en investissant dans l’achat d’équipements de pointe, le royaume travaille à jeter les bases d’une industrie de défense nationale.