« Afin de calmer les forces politiques qui se sont soulevées contre la volte-face du gouvernement de Pedro Sanchez en exigeant des explications au niveau du Parlement, le gouvernement espagnol va essayer de vendre de la rhétorique creuse en soulignant notamment que l’Espagne continue de soutenir que la solution au conflit du Sahara occidental doit être mutuellement acceptée (sans préciser par les deux parties) et qu’elle doit s’inscrire dans le cadre des Nations Unies en tenant compte de ses résolutions », indique un ancien diplomate algérien, contacté par TSA.
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Selon lui, le président du gouvernement espagnol Pedro Sánchez pense qu’avec de « telles formulations évasives et des pirouettes inconséquentes » « pouvoir camoufler le vil marchandage négocié avec la force d’occupation marocaine par une feuille de vigne alors que la triste réalité est aveuglante ». « Il a troqué le Sahara occidental contre les deux enclaves de Ceuta et Melilla et l’assurance qu’il n’y aura plus de vagues de migrants clandestins. C’est ce vil marchandage que nous avions fermement dénoncé », a-t-il ajouté.
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L’ancien diplomate algérien se dit persuadé que le Maroc ne respectera pas ses engagements vis-à-vis de l’Espagne. « La partie espagnole se fait des illusions car tôt ou tard, le makhzen, retors et versatile, reniera, comme toujours, ses ‘engagements’ et l’Algérie en sait quelque chose. Il en sera immanquablement ainsi, car dans la doctrine marocaine, ces deux enclaves sont une ‘cause nationale’, tout comme le Sahara occidental, comme le martelait, encore récemment, l’ancien ministre marocain des Affaires étrangères, Saâdeddine El Othmani. Le respect de ‘l’intégrité territoriale’ fantasmée par le gouvernement espagnol qui a cédé honteusement face au chantage, finira par se fracasser sous les coups de boutoir du makhzen institutionnel », assure-t-il.