
Cryptomonnaies au Maroc : de l’interdiction à la réglementation
Le Maroc passe de l’interdiction de l’usage des monnaies virtuelles à la réglementation de l’usage des cryptomonnaies. Il initie un projet de loi dans ce sens.
Au Maroc, les volumes de transactions Bitcoin pair-à-pair ont connu un net accroissement au cours des trois dernières années. Une explosion des transactions a été enregistrée en février dernier.
Le bitcoin connaît un succès sans précédent au Maroc. Selon Jukka Blomberg, directeur du marketing de LocalBitcoins, février 2021 a été le « meilleur mois de l’histoire » de la plate-forme au Maroc en termes de volumes de négociation. Il a fait savoir qu’environ 900 000 dollars de bitcoin avaient été échangés sur la plate-forme tout au long du mois. LocalBitcoins a également enregistré une augmentation de 30 % des inscriptions d’utilisateurs bitcoin entre 2019 et 2020, avec plus de 700 nouveaux comptes créés, a-t-il ajouté.
Pourtant, l’utilisation des crypto-monnaies est interdite dans le royaume. En novembre 2017, l’Office des changes a prévenu les Marocains que les transactions en monnaie virtuelle constituaient une infraction à la réglementation des changes et étaient passibles de sanctions et d’amendes. Les régulateurs financiers continuent d’afficher un scepticisme quant à l’utilisation des crypto-monnaies, alors que Bank Al-Maghrib (BAM) réfléchit à la création d’un e-dirham. D’ores et déjà, le Maroc s’est doté d’un cadre institutionnel dédié à la thématique de Central Bank Digital Currency (CBDC).
L’interdiction a été contreproductive, car le trading sur des plates-formes pair-à-pair telles que LocalBitcoins a augmenté régulièrement au fil des ans. Les volumes de trading sur la plateforme ont ainsi connu une forte augmentation de 215 % au cours de la période allant de novembre 2017 à février 2021.
En 2020, l’envolée du bitcoin a stimulé la demande de crypto-monnaies dans le monde entier. Au Maroc, une combinaison de curiosité et d’un désir d’autonomie financière pousse les Marocains à acheter de la cryptomonnaie, a expliqué à CoinDesk Insaf Nori, responsable de la communauté Moyen-Orient de la société de crypto-monnaie Decred. « Certains utilisateurs veulent juste le gain rapide des crypto-monnaies. Certains d’entre eux veulent la liberté financière parce qu’ils n’utilisent pas de banques », a-t-il ajouté.
Aller plus loin
Le Maroc passe de l’interdiction de l’usage des monnaies virtuelles à la réglementation de l’usage des cryptomonnaies. Il initie un projet de loi dans ce sens.
Le Maroc arrive en tête des pays de l’Afrique du Nord en matière de volumes de transactions Bitcoin pair-à-pair et se classe quatrième sur le continent africain. C’est ce que...
Bank Al-Maghrib (BAM) a mis en ligne sur YouTube une vidéo promotionnelle pour promouvoir les opérations de paiement et de transfert d’argent par téléphone mobile (Maroc Pay).
Les autorités financières s’inquiètent des risques que continuent de prendre certains Marocains dans l’utilisation des monnaies virtuelles du type Bitcoin malgré l’interdiction...
Ces articles devraient vous intéresser :