« Ils ne se connaissaient pas du tout. Ils ne se sont jamais parlé et ils ne s’étaient jamais disputés. Nous ne savions pas qui était cet homme avant dimanche 13 juin », a déclaré Andrea, la veuve de la victime dans un entretien au journal espagnol El Español. Elle espère que le juge enverra en prison Carlos, 52 ans, présumé tueur de son mari dès sa première comparution. « Mon mari a été tué par un raciste, a-t-elle précisé. C’est un tueur de sang-froid ».
Présent au moment des faits, les amis du défunt et les serveurs du bar-café de la Plaza del Muelle où se trouvait Younès en compagnie de quelques amis dimanche 13 juin dernier ont confirmé qu’il s’agissait d’un crime raciste. Selon les déclarations d’une serveuse de la cafétéria, le présumé tueur s’était indigné de la présence de clients marocains dans l’établissement et tenu des propos ouvertement racistes : « Je ne veux pas de Maures ici » ou « Les Maures n’ont pas de papiers ». Mardi, de dizaines de Marocains ont manifesté à Murcie pour protester contre ce crime odieux.
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Andrea est toujours sous le choc. Elle se souvient des bons moments passés avec Younès et du bon père de famille qu’il était. « Il y a onze ans, après un premier mariage malheureux, je me suis liée à Younes et depuis, nous avons pris un appartement rue Sanotel, à Mazarron », se souvient-elle. « Younès a toujours traité les enfants de mon précédent mariage comme s’ils étaient les siens », témoigne-t-elle. Andréa est mère de trois enfants : Francisco Javier, 19 ans, Gloria, 13 ans et Rayane. Ce dernier est issu de son union avec son désormais défunt mari.
Andréa s’inquiète de l’avenir de ses enfants. « J’ai trois enfants à charge en plus d’une traite de 350 euros que je dois payer chaque fin de mois, se lamente-t-elle. […] Le pauvre (Younès) travaillait dans tout ce qui lui arrivait : il alternait les métiers de peintre et de maçon ».