Melilla condamnée à coopérer avec le Maroc
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La Confédération des employeurs de Melilla (CEME-CEOE) dénonce la fermeture unilatérale par le Maroc du poste douanier et entend saisir le Conseil de l’Europe « pour qu’elle contraigne le Maroc à autoriser à nouveau les importations ».
Pour la Confédération, l’intention du Maroc en fermant le poste douanier au niveau de la frontière, « était d’asphyxier économiquement le port de Melilla et les marchands de cette ville », rapporte El Faro de Melilla. Dans un communiqué de presse signé par son président, Enrique Alcoba Ruiz, a indiqué qu’elle va saisir le Conseil de l’Europe « par l’intermédiaire des députés espagnols ». « Nous espérons avoir le soutien du gouvernement espagnol et de tous les partis politiques représentés à Melilla par l’intermédiaire de leurs groupes parlementaires européens respectifs », a-t-il déclaré.
Le Maroc a interdit dès 1ᵉʳ août 2018, les importations des marchandises via les douanes terrestres avec Melilla. Pour l’association patronale de Melilla, « le Maroc voulait développer son trafic maritime. Les chiffres du trafic de conteneurs dans les deux ports de Nador « démontrent clairement le sophisme des autorités marocaines pour justifier l’exigence de n’autoriser que l’importation des marchandises déchargées au port de Nador et, indirectement, d’interdire l’importation par les douanes terrestres avec Melilla », a-t-il expliqué.
« En 2018 et 2019, avec la fermeture des douanes, le port de Nador a réussi à dépasser le port de Melilla (5 010 conteneurs à Melilla et 1 787 à Nador) », a souligné le CEME-CEOE, ajoutant que « malgré la fermeture des frontières, le chiffre le plus élevé du port de Nador en 2020 en termes de trafic de conteneurs (2 200 conteneurs), n’atteint pas 20 % de celui qui a transité par Melilla en 2016 (10 089 conteneurs) ».
Pour Ruiz, « le Maroc, même pendant la pandémie, n’a jamais fermé ses frontières au trafic de marchandises avec l’Espagne et l’UE à l’exception de Melilla », déplorant par ailleurs l’inaction des autorités espagnoles, ce qui les oblige à se tourner vers le Conseil de l’Europe pour solliciter leur médiation. Dans une lettre adressée à la ministre des Affaires étrangères, de l’Union européenne et de la coopération, Arancha González Laya, la CEME a dénoncé le « manque de réponse » du gouvernement face « aux attaques de plus en plus agressives du Maroc », en violation, selon elle, de divers traités bilatéraux et internationaux.
L’organisation entend soulever ces manquements devant le Conseil de l’Europe afin de mettre un terme à une situation « économique très grave qui peut conduire à une situation sociale plus grave à Melilla ».
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