Melilla suit l’appel du roi Mohammed VI

À Melilla, l’appel du roi Mohammed VI, commandeur des croyants, à ne pas sacrifier de moutons pendant l’Aïd Al-Adha, reçoit un écho favorable.

« Ces dernières années, en raison de la crise économique et climatique, l’accomplissement de ce rituel est devenu difficile pour de nombreuses familles, principalement en raison du prix élevé du bétail », explique la communauté musulmane de Melilla présidée par Mohamed Ahmed Moh dans un communiqué, précisant que le prix des moutons a grimpé jusqu’à 800 euros, « un montant qui impose un grand effort économique pour plusieurs familles ».

Melilia « n’est pas à l’abri de la crise qui affecte la région, et la situation est aggravée par l’inflation et la hausse du prix des produits de première nécessité », fait-elle savoir. L’organisation a rappelé que « les défis climatiques et économiques ont entraîné une baisse substantielle du nombre de têtes de bétail au Maroc, réduisant le cheptel de 38 % ». Résultat : une inadéquation entre l’offre et la demande, « rendant le prix des moutons encore plus cher ».

Dans un message adressé à la nation lu par le ministre des Habous et des Affaires islamiques, Ahmed Toufiq, sur la chaîne Al Oula le 26 février dernier, le roi Mohammed VI a exhorté les Marocains à ne pas accomplir le rituel du sacrifice de l’Aïd al-Adha cette année, en raison de la conjoncture difficile que traverse le pays, d’une sécheresse incessante et de la diminution du cheptel. Aux yeux de la communauté musulmane de Melilla, l’appel royal n’est ni une imposition ni une interdiction, mais plutôt « un conseil basé sur la prudence et la responsabilité ».

Cet appel royal a été bien accueilli par la communauté musulmane de Melilla, qui en comprend le bien-fondé. « La majorité des Méliliens musulmans partagent la vision du Commandeur des croyants et considèrent que la mesure est sage », a-t-elle constaté après un vaste sondage au sein de la communauté. Selon l’organisation, la réflexion impulsée par le souverain « répond à une analyse réaliste de la situation actuelle et offre une alternative qui préserve à la fois la stabilité économique des familles et la valeur spirituelle de l’Aïd al-Adha », car « au-delà du sacrifice du mouton, l’essence de cette fête est la foi, la générosité et l’engagement envers la communauté ».