Mimoun Bergoual
La femme de la victime, Latifa T., âgée de 40 ans, a alerté la police ce 29 décembre 2020, prétendant avoir été victime d’un cambriolage à domicile vers 2 h 30 du matin, qu’elle se serait cachée pendant un moment dans les toilettes et qu’à sa sortie, elle a retrouvé son mari mort dans la chambre à coucher. La police a rapidement ouvert une enquête. La femme, entendue en tant que victime, a donné accès à ses comptes sur les réseaux sociaux, ainsi qu’à ses ordinateurs et téléphones portables.
Après deux ans d’enquête, de nouveaux éléments ont été découverts, notamment une longue conversation sur WhatsApp dans le téléphone de la femme qui pensait l’avoir supprimée. Cette discussion avec son amant Zakaria C., l’un des coaccusés, révèle que le mari était au courant de son adultère et qu’ils avaient décidé de « régler l’affaire » en sollicitant les services de deux Français, Youssef C. et Stevens S., les deux autres coaccusés, pour simuler un cambriolage.
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Les investigations menées, tant aux Pays-Bas qu’en France, ont conduit à l’arrestation de la femme aux Pays-Bas et celle de son amant (25 ans) ainsi que des deux autres Français (33 et 50 ans) en France. Les messages WhatsApp indiquent que la femme insistait pour tuer son mari par tous les moyens, avec du poison ou par la violence. L’amant a coordonné ce faux cambriolage, donnant des instructions par SMS depuis la France à son complice, même avant son entrée dans la maison de Bergoual pour commettre son forfait.
Une fois dans la maison, le « tueur à gages » a violemment agressé la victime, avant de l’étrangler. Au cours du procès qui s’est ouvert depuis la semaine dernière, le ministère public a examiné les preuves et déclarations des accusés, concluant que la femme a organisé le meurtre de Mimoun avec son amant. La femme encourt une peine de 19 ans de prison, tandis que l’amant et le complice de 33 ans risquent une peine de 18 ans de prison. Le quatrième accusé âgé de 50 ans, sera probablement déclaré non coupable. Le jugement sera rendu le 21 juin.