
Un ressortissant marocain de 46 ans, résidant en France depuis 24 ans, a été expulsé en février dernier, suscitant l’émoi et soulevant des questions quant à l’application de la loi Darmanin sur l’immigration.
Ils ne savaient pas trop vers quelle juridiction se tourner. Selon nos informations, c’est finalement devant le conseil des prud’hommes de Douai qu’une dizaine d’anciens mineurs marocains des Charbonnages de France vont réclamer des indemnisations. Les mêmes, en fait, que celles qu’ont obtenues les mineurs français et européens à la fermeture des Houillères dans les années 1980.
A l’époque, Français, Italiens ou Polonais ont tous pu se faire compenser les avantages en nature (loyers et chauffage gratuits à vie) abandonnés à la fin des mines. Pas les Marocains. Une discrimination que la Halde a dénoncée au mois de mars. Trente ans après les faits, la facture pourrait coûter cher à l’Agence nationale pour la garantie des droits des mineurs (ANGDM).
« On a estimé les dommages subis entre 80.000 euros et 100.000 euros par mineur », précise Elizabeth Maillet, responsable de l’association qui les fédère. « On a saisi les prud’hommes pour une dizaine de Marocains, explique Marianne Bleitrach, leur avocate. Mais il pourrait y avoir plus de 2000 personnes concernées. »
D’autant qu’en creusant dans les textes, l’avocate s’est rendu compte d’une autre discrimination. Celle-ci concerne l’âge jusqu’auquel les mineurs ont droit aux indemnités de retraite. « Les Français y ont droit jusqu’à 73 ans, les Marocains jusqu’à 65 ans, s’étonne Marianne Bleitrach. Il faudra qu’on m’explique pourquoi un Marocain doit forcément mourir huit ans plus jeune qu’un Français. » L’audience de conciliation avec l’ANGDM est prévue le 10 juillet.
Source : 20 Minutes - Vincent Vantighem
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