Selon Mjid El Guerrab, interviewé par Les Inspirations Éco, les récents attentats qui ont meurtri la France, à Conflans-Sainte-Honorine ou à Nice ou plus loin dans le temps au Bataclan, à Saint-Denis où à l’Hyper Cacher, ne doivent pas se substituer à la réalité. Contre la recrudescence des actes terroristes et malheureusement mis sur le compte de l’islam, Mjid El Guerrab s’insurge et recadre le débat. Pour l’élu, « ces actes odieux ne sauraient être mis sur le compte de l’islam, qui blâme d’ailleurs très fortement tout meurtrier, quelle que soit la cause qu’il prétend défendre ».
Pour Mjid El Guerrab, il faut plutôt mettre l’accent sur l’éducation pour mieux enseigner le fait religieux en France, notamment auprès des jeunes. Et de poursuivre que « L’islam est avant tout une religion de paix et a toute sa place en France », ajoutant que « nos compatriotes musulmans dans leur grande majorité vivent au quotidien leur religion avec sérénité ». Concernant la question de la laïcité, El Guerrab fait observer que « la laïcité telle que nous la concevons en France n’est pas forcément mieux comprise ailleurs en Europe », soulignant qu’il y a plus de musulmans qui adhèrent à la laïcité que l’inverse. Malheureusement, note-t-il, « ce sont bien souvent les minorités actives que l’on entend et voit le plus. Pour cela, il faut insister sur l’éducation et sur l’appropriation de la laïcité par tous les jeunes, musulmans ou non », insiste-t-il.
Au sujet des fractures sociales qui divisent les différentes communautés de la société française, le député de la 9ᵉ circonscription des Français établis hors de France, a relevé qu’elles sont « anciennes en France et sont le fait de nombreux facteurs qui trouvent leur origine principalement dans la fin de la période des Trente Glorieuses ». Et de relever qu’il existe également en France des « fractures territoriales », mais également « sociales » que l’on a peut-être un peu oublié. Il en veut pour preuves, le récent mouvement des Gilets Jaunes ou encore, certains territoires, périurbains comme ruraux, frappés par les inégalités, le chômage ou le retrait des services publics de proximité. Et de conclure que « ces problèmes ne sont donc pas l’apanage de telle ou telle communauté. Il nous faut tous, collectivement, élus, entreprises ou encore associations, réinvestir toutes ces zones. La nature ayant horreur du vide, si ce n’est pas la république qui s’en charge, d’autres le feront à sa place ».
Par ailleurs, Mjid El Guerrab estime que la société française, dans toutes ses composantes, doit être impliquée pour reconstruire un modèle social apaisé. Il évoque d’ailleurs le sujet dans son livre « Déconstruire la Haine – deux années au Palais Bourbon », paru chez Alma Éditeur en février dernier. Entre autres thèmes, il affirme y avoir souligné « la nécessité de repenser le rôle de la presse dans la médiatisation de la vie politique ». Toute chose qui devrait lutter contre les appels à la haine en ligne ou les fake news, les manipulations de l’opinion et les fausses informations qui constituent de « véritables poisons pour notre démocratie, pour la société française dans toutes ses composantes ».
Pour finir, Mjid El Guerrab a condamné les appels au boycott des produits français dans nombre de pays musulmans. « Je ne cesse de défendre les entreprises et les entrepreneurs français installés à l’étranger, dont une grande partie sont des binationaux. Ils sont autant porteurs de la culture française que des cultures du Maghreb et de l’Afrique de l’Ouest. Le visage de la diaspora française à travers le monde a considérablement changé ces dernières années », a-t-i souligné.