Depuis l’accueil par le président Kaïs Saïed du chef du Polisario Brahim Ghali à la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD) à Tunis, les relations entre le Maroc et la Tunisie se sont dégradées. Moncef Marzouki, ancien président tunisien, accuse l’Algérie, protectrice du mouvement indépendantiste, d’être à l’origine de cette entreprise.
Moncef Marzouki tient l’Algérie pour responsable de la détérioration des relations maroco-tunisiennes. Il a, dans une interview accordée à Canal 22 Algérie, une chaîne lancée en Europe par Ghani Mahdi, un journaliste et dissident algérien en exil, dénoncé le fait que l’actuel président tunisien se laisse « téléguider » par « la prose algérienne sur la création d’un sixième État au Maghreb, rompant ainsi la ligne de neutralité observée par la Tunisie, depuis des décennies, à l’égard du conflit entre le Maroc et l’Algérie ». « Les relations maroco-tunisiennes n’ont jamais connu le moindre problème ni sous le pouvoir de Habib Bourguiba, ni sous celui de Zine El-Abidine Ben Ali, ni durant ma présidence… », a rappelé l’ancien président tunisien.
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Il s’est également exprimé sur les récentes déclarations du président algérien qui avait, dans un entretien avec la chaîne Al Jazeera, déclaré : « les choses se sont compliquées davantage après l’accueil réservé par la Tunisie au président de la ‘RASD’, Brahim Ghali. Depuis, la Tunisie est visée par un complot. L’Algérie se tient à ses côtés. Nous n’abandonnerons jamais la Tunisie, n’en déplaise à certaines parties ». Il s’agit, selon Marzouki, d’« une prose totalement fausse qui ne conduira qu’à l’implosion de l’Union du Maghreb arabe ». La « dictature algérienne est, a-t-il fait remarquer, en train de miser sur un autre dictateur pour maintenir la Tunisie sous son aisselle. »
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L’ancien président tunisien a par ailleurs réaffirmé au plan d’autonomie marocain au Sahara.