France : « Certains députés ont l’obsession des femmes voilées »
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La candidature d’une femme voilée a été refusée par le parti socialiste, à Montpellier, au nom d’une "laïcité" réclamée par le président du groupe d’opposition, "La gauche pour Montpellier", au Conseil Municipal.
Samira Yakhlef, mère de six enfants, est au cœur de petites polémiques de campagne, à Montpellier, qui alimentent les réseaux sociaux et les discussions en période électorale. Selon le Midi Libre, elle a été "écartée" de la liste conduite par Michaël Delafosse, au motif qu’elle porte un voile.
Jeune militante du parti communiste français, cette candidate voilée a décidé de s’inviter dans le débat municipal. Elle justifie sa décision de se porter candidate par sa volonté de changer la donne dans sa localité. "J’ai voulu poursuivre cet engagement, considérant que c’est en étant élu que l’on peut faire changer les choses", fait-elle savoir, soucieuse d’améliorer le quotidien des quartiers populaires.
L’accord scellé entre son parti et les Socialistes, a permis l’inclusion de douze militants communistes parmi les 65 colistiers. Positionnée par le parti communiste, en 4e position sur les douze candidats proposés au parti socialiste, son voile a handicapé son positionnement sur la liste, au nom d’une laïcité exigée par le président du groupe d’opposition, "La gauche pour Montpellier", au Conseil municipal.
Face à cet entêtement de Mickaël Delafosse, les trois camarades de la jeune femme, Maxime Michaud, Marion Kissous, et Hugo Ros ont décidé de se retirer de la liste. "L’accord prévoyait notre souveraineté dans le choix des candidats. Pourtant, on nous a demandé nos CV pour évaluer l’aspect "qualitatif", intervient Hugo Ros, un autre candidat à la candidature, qui rappelle qu’il a été proposé à Samira son repositionnement en fin de liste, en position non-éligible.
Pour sa part, le professeur d’histoire et géographie, Mickaêl Delafosse, assume son choix en indiquant qu’il est viscéralement attaché à cette laïcité. "C’est l’esprit de concorde, le fondement de la République. Et je considère qu’une femme voilée ne peut, par exemple, célébrer un mariage ou un baptême républicain. L’exercice du service public comporte une obligation de neutralité", lâche-t-il, assurant que sa volonté n’était aucunement de blesser. Pour Samura Yakhlef, le voile représente "aussi mon identité, mon bien-être. Et cela ne m’empêche pas de participer à des marches féministes".
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