Montréal : Exposition sur le monde des signes tiffinagh

1er mai 2005 - 11h40 - Monde - Ecrit par :

Quelque 26 œuvres du jeune peintre Mohammed Serraji ont permis au public montréalais de découvrir la calligraphie amazighe (tifinagh), lors d’une exposition montée, jeudi soir, au siège de la Royal Air Maroc dans cette métropole canadienne.

L’initiative de cette exposition revient à l’association « Espoir Maroc » et au consulat général du Royaume à Montréal. Elle s’est tenue en l’absence de Mohammed Serraji dont les œuvres exposées donnent à voir « une peinture du signe » qui permet à l’auteur « d’exprimer » sa double appartenance identitaire, à la fois à l’amazighité et à la civilisation arabo-musulmane.

Serraji, qui n’a jamais pu obtenir de visa pour venir au Canada, a l’habitude d’offrir au public québécois ce voyage inédit dans le monde des signes Tifinagh puisque ses travaux ont été exposés par quatre fois en 2003 et 2004 dans quatre villes de la province, y compris à Montréal, au Centre Amazigh de cette métropole en 2003.

Par le texte, Mohammed Serraji qualifie son œuvre de « peinture du signe ». Les signes, écrit-il dans une présentation de ses peintures, constituent « ce répertoire multiforme d’une mémoire ancienne et sombre, c’est pourquoi les lettres tifinaghs se trouvent considérablement dans certains travaux qui sont répertoriés en peinture du signe mais le problème que je souhaite soulever, c’est qu’il existe une peinture du signe qui veut signifier l’Amazighité : Tamzgha et identité marocaine ».

Estimant qu’« il est de notre devoir d’écrire notre histoire, et la meilleure manière de l’écrire, c’est de la créer », Serraji explique cette « tâche délicate qui consiste à s’exprimer autrement que de peindre », en insistant sur sa quête d’explorer la totalité de son identité culturelle.

« D’abord, je peins car c’est un besoin vital pour manifester mes pensées, impressions et façonner mon style, ensuite je peins pour évoquer, valoriser et concrétiser mon identité culturelle : Amazighité et Islam, c’est pourquoi mes travaux sont basés sur la calligraphie tifinagh et la lettre arabe, par laquelle j’essaye de suggérer le côté séculaire, antique millénaire des composantes de notre identité, ipso-facto de notre histoire qui doit être dépoussiérée des mensonges ». A noter que cette exposition, qui s’est déroulée en présence de la consule générale Mme Souriya Otmani, a attiré un vaste public réunissant aussi bien les Marocains installés à Montréal que nombre de Québécois de souche dont des dignitaires de la ville de Montréal.

Map

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Montréal - Amazigh - Exposition

Ces articles devraient vous intéresser :

Nouvel an amazigh au Maroc : ce sera le 14 janvier

La date du nouvel an Amazigh au Maroc est désormais connue. Elle vient d’être définie par le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, et ce sera le 14 janvier. Ce jour sera donc chômé et payé.

Les Marocains libres de choisir le prénom de leurs enfants, sous certaines conditions

Les officiers marocains de l’état civil sont à présent dans l’obligation d’accepter temporairement les prénoms déclarés, y compris ceux en contradiction avec la loi, contrairement aux pratiques antérieures, selon un décret qui vient d’être publié.

Maroc : Vent debout contre le français à l’école

Au Maroc, un regroupement d’enseignants, d’étudiants et d’élèves s’oppose à l’enseignement des matières scientifiques en français dans les écoles publiques, dénonçant une violation de la Constitution et des textes régissant le secteur de l’éducation.

Une mariée marocaine refuse la tenue amazighe, le mariage se termine en divorce

Un mariage célébré au Maroc a connu un dénouement inattendu et triste. Le marié a prononcé le divorce le soir même des noces, suite au refus de sa jeune épouse de revêtir la traditionnelle tenue amazighe.

Le Groupe Barid Al-Maghrib promeut la langue amazighe

Le Groupe Barid Al-Maghrib entend intégrer la langue amazighe dans ses services. Dans ce sens, il a signé une convention de partenariat avec l’Institut Royal de la Culture Amazighe (IRCAM).

Des erreurs sur les panneaux d’autoroutes marocaines

Le député Kamal Ait Mik, membre du groupe parlementaire du Rassemblement national des indépendants (RNI) à la Chambre des conseillers, a relevé des erreurs dans l’écriture des mots amazighs sur les panneaux de signalisation routière.

Maroc : Ahmed Assid dénonce la répression des voix d’opposition par l’astuce des mœurs

Dans un podcast, l’universitaire et activiste amazigh Ahmed Assid s’est prononcé sur plusieurs sujets dont la répression des voix contestataires au Maroc, la liberté d’expression ou encore la laïcité.

L’enseignement de la langue amazighe généralisé dans les écoles marocaines

Le ministère de l’Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports vient d’annoncer son plan de généralisation de l’enseignement de la langue amazighe dans tous les établissements du primaire d’ici à l’année 2029-2030.

Maroc : moins de français dans les administrations

Les Marocains souffrent de la prédominance de la langue française dans les transactions informatiques des administrations marocaines. Tel est le constat fait par le groupe parlementaire du Rassemblement national des Indépendants (RNI), qui appelle la...

Le Roi Mohammed VI instaure le Nouvel An Amazigh comme jour férié au Maroc

Le Nouvel An Amazigh sera désormais un jour férié officiel au Maroc, selon une décision qui vient d’être prise par le roi Mohammed VI.