Montrouge : Mohand, découvert mort deux ans après dans son logement HLM

La police et un huissier découvrent le corps de Mohand Alouache, un vieil homme de près de 85 ans qu’ils sont venus expulser de son logement à Montrouge en raison de loyers impayés. L’octogénaire est décédé il y a plus de deux ans.

Le corps du vieil homme a été découvert le 22 septembre dernier. Selon une source policière, Mohand Alouache était en position assise, au sol. Depuis 2003, cet homme arrivé en France en 1970 vivait seul dans cet immeuble de la rue Hippolyte-Mulin et payait 280 euros comme loyer mensuel. À l’époque, il pointait déjà au chômage. Il avait travaillé dans le bâtiment pendant des décennies. Depuis 2019, il ne répondait plus à une enquête sociale, par échange de courrier, pour faire le point sur sa situation et ses revenus, comme tous les locataires de logements HLM le font. Mais il payait régulièrement son loyer. Depuis février 2023, plus rien. Aucun signe de vie.

Montrouge Habitat, l’office HLM de la ville, note six mois de loyers impayés. Une procédure d’expulsion sera alors engagée puis validée par le tribunal au début de cette année. Après un commandement de payer infructueux, un huissier délivre un commandement de quitter les lieux, en février dernier. Le locataire ne réagit pas. C’est ainsi qu’en septembre dernier, police et huissier se rendent à Montrouge pour procéder à l’expulsion de Mohand. Mais le vieil homme est décédé depuis plus de deux ans. « Les premiers résultats de l’autopsie ne permettent pas de déterminer la date de sa mort ni d’être certain de ses causes, même si à ce stade aucune trace d’intervention extérieure n’a été décelée », indique le parquet de Nanterre.

Seules les analyses complémentaires attendues permettront de retracer la fin de vie de Mohand Alouache. Son voisinage était à mille lieues d’imaginer qu’un corps décomposé se trouvait dans l’un de logements. « Le monsieur du premier étage ? Non, je ne l’ai jamais vu », témoigne une de ses jeunes voisines, comme d’autres résidents habitant ici depuis plus longtemps. D’après le rapport de police, « l’encombrement des lieux laissait penser au syndrome de Diogène, dont le symptôme principal est la syllogomanie, c’est-à-dire une tendance à l’accumulation d’objets », fait savoir Le Parisien.