Îles Canaries : la famille d’un Sahraoui accuse les Marocains d’avoir tué son fils

24 janvier 2022 - 19h00 - Monde - Ecrit par : P. A

La famille de Barrag, le jeune sahraoui dont le corps sans vie a été retrouvé sur la plage de Las Canteras (îles Canaries) en novembre dernier, est convaincue qu’il a été assassiné « par quelqu’un qu’il connaît, parce qu’il avait reçu des menaces ».

« Barrag avait dit qu’il avait reçu des menaces de certains Marocains avant de mourir », a confié à El Cierre Digital, Andala Deidhy, le président de la communauté sahraouie de Las Palmas de Gran Canaria, précisant que la mère du jeune homme est persuadée que son « fils a été tué ». Barrag, d’origine sahraouie, est arrivé par bateau aux îles Canaries en 2020 alors qu’il était mineur. Devenu majeur, il s’est retrouvé à la rue, « sans ressources et aucune prise en charge des institutions », recherchant la première occasion pour retourner à Dakhla.

Le jeune homme avait dénoncé les mauvais traitements et abus qu’il avait subis ainsi que les faits de corruption et la vente de drogue au centre de mineurs de Puerto Bello, géré par la Fondation Respuesta Social Siglo XXI. « Nous sommes tous attristés par la mort de Barrag. C’était un bon gars qui voulait aller de l’avant », a déclaré Deidhy. Barrag subissait des menaces de la part de Marocains dans ce centre, a affirmé le président de la communauté sahraouie qui précise qu’il a dû s’entretenir avec l’ancien directeur du centre, Fernando Perez Romero, sur la situation du jeune homme.

À lire : Îles Canaries : la police enquête sur la mort étrange d’un jeune marocain

L’enquête ouverte par le bureau du procureur confirme qu’« il y avait des conflits entre Marocains et Sahraouis dans le centre ». « Barrag avait également subi des pressions, des menaces et des agressions de la part de groupes de Marocains lorsqu’il vivait dans la rue, dans les quartiers de Las Palmas de Gran Canaria, dans la région du parc Santa Catalina et de San Telmo », soutient en outre Deidhy.

Selon la police nationale de Las Palmas de Gran Canaria, en charge de l’enquête sur la mort de Barrag, le jeune homme a eu une mort naturelle, d’autant que l’autopsie ne révèle pas « de signes de violence ». Les enquêteurs attendent toutefois le résultat de l’examen toxicologique effectué pour déterminer d’autres causes éventuelles du décès. Une analyse qui pourrait prendre des mois, assure-t-on de sources policières. Pour le moment, le tribunal de Las Palmas de Gran Canaria, a classé l’affaire.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Immigration clandestine - Iles Canaries - Enfant - Homicide

Aller plus loin

Le Maroc expulse le Sahraoui Mohammed Salem Busaraia

Le Maroc a expulsé de Laâyoune Mohammed Salem Busaraia, 72 ans, membre historique du collectif sahraoui de Lanzarote et doyen de la presse sahraouie. Le « Docteur » avait...

Jugés conflictuels, des municipalités des Îles Canaries refusent d’accueillir des mineurs marocains

Les centres pour mineurs isolés dans les Îles Canaries sont débordés. Les autorités locales tirent la sonnette d’alarme et affirment qu’elles ne pourront plus les accueillir....

Rapport accablant sur la situation des mineurs marocains en Espagne

La situation de mineurs marocains à l’étranger est préoccupante. Un rapport alarmant publié par la Fondation Raíces a révélé plusieurs cas de violation de leurs droits.

Ceuta : des mineurs préfèrent vivre dans la rue que de retourner au Maroc

De nombreux mineurs marocains continuent d’errer dans les rues de Ceuta. Malgré les conditions de vie difficiles, ils ne sont pas intéressés par un retour au Maroc et sont...

Ces articles devraient vous intéresser :

Les Marocains parmi les plus expulsés d’Europe

Quelque 431 000 migrants, dont 31 000 Marocains, ont été expulsés du territoire de l’Union européenne (UE) en 2022, selon un récent rapport d’Eurostat intitulé « Migration et asile en Europe 2023 ».

Alerte sur les erreurs d’enregistrement des nouveaux-nés au Maroc

L’Organisation marocaine des droits de l’homme (OMDH) a alerté le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, au sujet du non-enregistrement des nouveau-nés à leur lieu de naissance, l’invitant à trouver une solution définitive à ce problème.

Ouverture exceptionnelle de la frontière entre le Maroc et l’Algérie

La frontière entre l’Algérie et le Maroc a été exceptionnellement ouverte cette semaine pour permettre de rapatrier le corps d’un jeune migrant marocain de 28 ans, décédé par noyade en Algérie.

Maroc : il tue son père pour des cigarettes

Drame dans la commune d’Ait Amira. Un jeune homme a donné un coup de couteau mortel à son père après que ce dernier a refusé de lui donner de l’argent pour acheter un paquet de cigarettes.

Maroc : des centres pour former les futurs mariés

Aawatif Hayar, la ministre de la Solidarité, de l’intégration sociale et de la famille, a annoncé vendredi le lancement, sur l’ensemble du territoire du royaume, de 120 centres « Jisr » dédiés à la formation des futurs mariés sur la gestion de la...

Vers une révolution des droits des femmes au Maroc ?

Le gouvernement marocain s’apprête à modifier le Code de la famille ou Moudawana pour promouvoir une égalité entre l’homme et la femme et davantage garantir les droits des femmes et des enfants.

Booder se confie sur ses problèmes de santé

Invité sur l’émission Une heure avec… diffusée sur RFM, l’humoriste franco-marocain Booder a fait d’étonnantes révélations sur son enfance. Il a été très malade lorsqu’il était jeune.

Maroc : une école mise en vente avec ses élèves ?

Au Maroc, un agent immobilier se retrouve malgré lui au cœur d’une polémique après avoir publié une annonce de vente d’une école privée en incluant les élèves.

Les Marocains de plus en plus obèses

Près de la moitié de la population marocaine (46 %) sera obèse d’ici 2035, selon les prévisions de la World Obesity Forum.

Maroc : mères célibataires, condamnées avant même d’accoucher

Au Maroc, les mères célibataires continuent d’être victimes de préjugés et de discriminations. Pour preuve, la loi marocaine n’autorise pas ces femmes à demander des tests ADN pour établir la paternité de leur enfant.