Le corps sans vie de Barrag a été retrouvé dans des « circonstances étranges » sur une plage de Las Palmas de Gran Canaria, confient des proches à El Cierre Digital. Le mineur non accompagné d’origine marocaine, devenu majeur, s’est retrouvé dans la rue, « sans ressources et aucune prise en charge des institutions », déplorent d’anciens éducateurs du jeune marocain qui a immigré à Gran Canaria pour s’offrir une nouvelle vie et trouver un travail pour aider sa famille au Maroc.
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Barrag est une « victime du système migratoire », déclarent ses proches, soulignant que ce dernier avait dénoncé les mauvais traitements et abus qu’il avait subis lors de son séjour au centre d’accueil des mineurs géré par la Fondation Respuesta Social Siglo XXI qu’il accuse aussi de corruption et de trafic de drogue. La mort de Barrag est « étrange » et « devrait au moins être clarifiée par les autorités canariennes », ajoutent certains anciens éducateurs.
« L’ancien directeur du centre de Puerto Bello, Fernando Pérez Romero, est responsable de tout ce qui s’y passe… Un soignant nommé Said, a vendu de la cocaïne, et des pilules à tous les mineurs au centre », avait confié Barrag à la même source, avant sa mort. Le centre de Puerto Bello a été fermé après que certains éducateurs de Barrag ont déposé plainte contre la Fondation Respuesta Social Siglo XXI pour abus sexuels, prostitution, consommation de drogue et d’alcool. Le juge des mineurs a ouvert une enquête conduite par la Garde civile.
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Selon les témoignages de proches du Marocain, il avait l’habitude de « passer la nuit dans le parc de Santa Catalina, ou sur la plage de Las Canteras, à Las Coloradas, où son corps a été retrouvé ». « Je lui avais parlé, quelques jours avant sa mort. Il avait une blessure à la tête et m’a confié qu’il avait été agressé par des membres d’une mafia colombienne. C’est fort probable qu’il ait été victime d’un règlement de comptes », explique un ancien éducateur. Un autre avance l’hypothèse d’une mort par overdose de la drogue Rivotril combinée à une boisson alcoolisée. Pour le moment, l’autopsie n’a pas encore été réalisée pour déterminer la cause du décès.
Barrag, comme d’autres anciens mineurs ayant vécu dans ce centre, étaient prêts à « témoigner devant la Garde civile et le bureau du procureur ». Les enquêtes se poursuivent pour élucider ce meurtre « étrange » sur ce jeune marocain.