Débats parfois houleux, plusieurs suspensions d’audiences, et guérilla de procédure, avec des demandes de nullité de la part de la défense… Le procès de “Mouf” qui devait durer deux jours aura duré trois jours. Vendredi, le vice-procureur Mathieu Fohlen a requis 18 ans de prison contre Moufide Bouchibi, trafiquant « d’ampleur », « en capacité logistique d’envoyer des quantités astronomiques de résine de cannabis », jusqu’à trois convois de go-fast par semaine en 2011, rapporte l’AFP. Une condamnation assortie d’une peine de sûreté des deux tiers, d’une amende d’un million d’euros, non payable en espèces a priori, et d’un maintien en détention en raison des « risques de fuite » à l’étranger.
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Aux yeux des avocats de “Mouf”, ces réquisitions sont comme une aggravation de la condamnation prononcée en 2015 pour les mêmes faits – que leur client conteste – en raison de la peine de sûreté. Ils regrettent la présentation de leur client comme le « nouvel ennemi public numéro 1 », ou « le plus gros trafiquant de l’histoire de France ». Ils ont en outre demandé au tribunal de résister à la pression du ministère public et des médias.
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En 2015, ce même tribunal correctionnel de Bordeaux avait condamné ce franco-algérien, en son absence, à 20 ans de prison. À l’époque, il était en cavale. Une cavale qui l’amènera au Maroc en 2012, en Algérie, en Tunisie puis aux Émirats arabes unis où il dissimulait une partie de son argent. Il serait à la tête d’un réseau générant jusqu’à 100 millions d’euros de chiffres d’affaires. Le fugitif sera arrêté à Dubaï le 21 mars dernier puis extradé vers Paris le 12 mai 2021. Une « extradition déguisée », selon ses avocats.