Quand Ségolène se défile, Najat Belkacem s’impose

4 juillet 2008 - 00h50 - France - Ecrit par : L.A

Son visage est apparu sur les écrans de télé nationaux lorsqu’elle est devenue porte-parole de Ségolène Royal pour la campagne présidentielle. Depuis, Najat Vallaud-Belkacem est communément présentée comme « ex-porte-parole » de la candidate. Un rôle que cette jeune élue lyonnaise (elle a 30 ans) va endosser à nouveau aujourd’hui, puisqu’elle a été choisie pour présenter la contribution de Ségolène Royal, en déplacement au Québec, devant le conseil national du PS. Elle a participé à sa rédaction, en particulier sur les questions liées aux nouvelles formes de militantisme et à la démocratie participative. Deux thématiques qui justifient son engouement pour la présidente de la région Poitou-Charentes. Seule personnalité, selon elle, à pouvoir insuffler une « nouvelle impulsion » au PS.

Comme Ségolène Royal, elle sourit en permanence. Contrôle de près son image. Ne craint ni la personnalisation ni la mise en scène. Elle a été chroniqueuse culture sur la télé locale lyonnaise, TLM. Plus récemment, elle a même tourné un clip vidéo où elle a mis en chanson son engagement politique. Najat Vallaud-Belkacem n’est pas de ces nouveaux élus PS biberonnés par le parti et ses antichambres de jeunesse.

Entremise. Elle n’a pris sa carte que « tardivement » (à 24 ans), après le 21 avril 2002. Elle est alors juriste pour un cabinet d’avocats à la Cour de cassation. Elle atterrit presque par hasard au cabinet du maire de Lyon. Gérard Collomb est alors le mari d’une de ses meilleures amies. Il deviendra vite son Pygmalion, la poussant et l’encourageant à embrasser une carrière politique. Elle préfère le terme « parrain », et refuse toujours de le tutoyer.

En 2004, elle est élue conseillère régionale. En 2007, Collomb la désigne pour affronter Dominique Perben aux législatives. Au même moment, toujours par son entremise, elle devient porte-parole de Ségolène Royal. Et poursuit son chemin. Suractive pour les municipales, elle accepte aussi de partir au charbon comme candidate aux cantonales dans un quartier acquis à la droite. Elle sait qu’elle agace les autres élus, car en tant que « jeune », « femme », « issue de l’immigration » (née au Maroc, elle est arrivée à l’âge de 4 ans en France) et proche du maire de Lyon, elle a pu sauter pas mal d’étapes obligatoires et parfois infranchissables pour les autres. Sa campagne aux cantonales, « à l’ancienne », lui permet de poser sa légitimité. Le poste de conseiller général ne la branche pas plus que ça (« c’est un peu archaïque les départements ») mais la victoire sur son nom la grise.

Corpus. Najat Vallaud-Belkacem ne supporte pas la critique permanente sur le PS. Et ne se l’applique d’ailleurs pas à elle-même. Elle avance. Elle cumule les mandats ? Elle répond du tac au tac : « Le jour où sera créé un véritable statut de l’élu, on en reparlera. » Elle pense que la guerre des chefs au PS n’est pas si profond qu’on veut bien le prétendre. Que le corpus idéologique du parti est bien posé. Mais ne s’y attarde guère. Gérard Collomb est à l’origine d’une autre contribution avec d’autres élus locaux, la Ligne claire. Son mari travaille pour Arnaud Montebourg en Saône-et-Loire. Peu importe : « Même si on est différent, on est tous de gauche. »

Source : Libération.fr - Alice Géraud

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