La justice espagnole a requis 117 ans de prison contre le propriétaire marocain d’un bateau dont le naufrage avait causé la mort de 37 immigrants clandestins le 25 octobre 2003 dans la baie de Cadix (sud), a rapporté mercredi le quotidien El Pais.
Ce naufrage est le plus meurtrier de ce genre jamais survenu en Espagne, où chaque année des milliers de clandestins tentent d’accoster au péril de leur vie à bord de navires de fortune pilotés par des passeurs. Le procureur de Cadix a requis trois ans de prison par victime, soit 111 ans de prison, pour "homicide par imprudence", contre le propriétaire du bateau, Hamid Chejchij, auquel il reproche d’avoir refusé l’aide d’un autre navire alors que le sien était à la dérive avant le naufrage, selon El Pais. Outre cette peine, le procureur réclame une peine de six ans de prison pour atteinte aux lois sur l’immigration contre le passeur, actuellement détenu à Algeciras (sud). Les peines de prison sont cumulatives dans le système espagnol qui limite cependant la durée de détention à 15 ans dans un cas délictuel comme celui-ci. Le procureur relate dans son acte d’accusation que les victimes du drame, tous des Maghrébins, avaient été regroupés dans une maison de la côte marocaine pendant plusieurs jours et avaient dû payer chacun l’équivalent de 2.000 euros pour la traversée. 14 des corps repêchés après le naufrage sont toujours conservés à la morgue de Los Barrios (province de Cadix), faute d’avoir pu être identifiés ou réclamés par leurs familles, souligne le quotidien espagnol.
Afp
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