« Il y a des images si saisissantes, si provocantes et si profondes qu’elles changent le monde. Ce week-end, nous avons assisté à l’une de ces images lors de la merveilleuse Coupe du monde de football féminin qui s’est déroulée en Australie : La Marocaine Nouhaila Benzina est entrée sur le terrain contre la Corée du Sud, devenant ainsi la première joueuse à porter un hijab lors d’une Coupe du monde », commente Stefano Hatfield, journaliste et rédacteur en chef britannique dans une tribune publiée par le site inews.co.uk, précisant que le voile blanc de la défenseure marocaine était complété par un legging blanc, une sous-couche blanche et un hijab d’un blanc immaculé, « ce qui est immédiatement devenu une représentation emblématique de l’autonomisation des femmes. » Selon lui, la joueuse de 25 ans a brisé les barrières sur la scène mondiale. Surtout en Occident où la question du voile cristallise des clivages politiques.
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Cette image de la joueuse marocaine a changé la perception du chroniqueur sur le port du voile. « L’émancipation. J’ai choisi ce mot délibérément et avec soin. Il y a dix ans, je n’aurais jamais pu imaginer l’avoir écrit. Comme beaucoup d’Occidentaux, j’ai un jour considéré le voile islamique comme un instrument de répression, comme le signe d’un manque de liberté emblématique des femmes dans le monde islamique. » Il se remémore les années où il était enseignant dans des collèges où, il avait parmi ses élèves de jeunes filles qui portaient le voile islamique. « Mais il y a dix ans, ayant grandi dans le sud de Londres et ayant fait carrière dans les médias à Londres et à New York, je ne connaissais pratiquement aucun musulman personnellement. Puis je suis devenue enseignant dans une école publique. »
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Stefano Hatfield raconte que, dans sa première école, où les élèves étaient majoritairement somaliens, la majorité des filles musulmanes portaient le hijab et que, dans sa deuxième école, avec des élèves plus proches du Moyen-Orient, le port du hijab était moins omniprésent et, qu’à sa grande surprise, « il s’agissait d’un choix individuel. » « Ces élèves m’ont éduquée, en partie grâce aux cours de PSHE (public, social, santé et économie), mais surtout grâce aux conversations informelles dans la cour de récréation, en classe et lors des sorties scolaires, qui constituent l’un des véritables privilèges d’être enseignant dans une école multiculturelle », admet ce Britannique de confession catholique.