« Comment sortir du monde ? » C’est le titre du tout premier roman du Franco-marocain Marouane Bakhti, paru aux Nouvelles Éditions du réveil en mars 2023. Il y raconte la vie, telle qu’elle vient, dans une famille biculturelle. Un récit éblouissant.
Abdelhamid El Jamri, membre du comité du groupe de travail au sein du CCDH et co-organisateur d’Al Monadara, livre ses impressions sur les mouvements de contestations qui s’expriment en Europe par des associations locales de MRE quant au rôle du CCDH dans sa mission de mener des consultations pour la mise en place du Conseil Royal.
Une évaluation de la manifestation Al Monadara a-t-elle été réalisée ?
J’espère qu’elle n’est pas encore finie. Al Monadara n’était pas un objectif en soi, mais une étape qui est partie intégrante d’un processus. Ce qui est important aujourd’hui, c’est que les résultats d’Al Monadara soient exploités au niveau de la société au travers du dialogue qui a débuté de manière plus ou moins structuré. Concernant l’évaluation, elle s’est soldée par une réussite, et ce, pour plusieurs raisons. Tout d’abord car elle a permis de réunir de nombreux acteurs de la société civile installée à l’étranger et des responsables associatifs basés au Maroc sur la base de l’échange dans un esprit de concertation et d’écoute. De plus, nos amis de gauche, et les plus virulents d’entres eux, ont accepté d’être associés à cette manifestation avec de nouveaux acteurs associatifs sur des bases idéologiques minimalistes
Pour être « éligible » à Al Monadara, à quels critères faut-il répondre ?
Il suffit d’être démocrate pour la défense des droits humains et pour la consolidation de l’Etat de droit au Maroc. Aussi, la participation massive du gouvernement qui s’est traduit par la présence de plusieurs ministres a constitué une première dans l’histoire des relations entre la diaspora marocaine et les pouvoirs publics. C’est un signal fort qui a été donné de part et d’autre pour initier une politique migratoire à la hauteur de l’enjeu. Retroussons-nous les manches et au travail !
Au travail ! Et que faites-vous avec ceux qui se sentent exclus du processus faute d’avoir été conviés ?
Petit rappel. Au lendemain du discours royal, plusieurs rencontres ont été initiées par différents groupes de personnes pour une réflexion collective quant à la représentativité des MRE au sein du Haut Conseil. Dès que les pouvoirs publics ont pris le relais en annonçant que la représentativité politique était repoussée à une date ultérieure, la quasi-totalité des manifestations a été annulé sur le champ. Ce qui montre bien que toute l’agitation n’était motivée que par une représentativité au Parlement, ni plus, ni moins. Effectivement, Al Monadara n’a pu accueillir que ceux qui souhaitaient participer à une réflexion collective. Personne n’a été exclu hormis ceux qui représentent des symboles liés aux anciennes amicales ou à des symboles d’extrémisme religieux. Ceux qui se sont sentis exclus et qui s’expriment dans la presse ne représentent qu’une poignée de personnes. De plus, nous les avions identifiés bien avant la tenue d’Al Monadara.
Cependant, ils se déclarent « représentatifs » de l’immigration marocaine
Personne ne peut prétendre représenter les migrants, aujourd’hui, y compris au niveau d’Al Monadara. Nous n’avons jamais prétendu être représentatifs des Marocains de l’étranger. Chacun se doit de faire preuve d’humilité. La représentativité viendra avec ce qui se prépare, à savoir, la participation au Haut Conseil des MRE.
Et pour revenir au rôle du CCDH ?
Le CCDH a soutenu l’initiative des membres du collectif d’Al Monadara et je profite de l’occasion pour le remercier à nouveau. Le CCDH n’est intervenu ni dans le contenu, ni dans la liste des participants. Il a apporté un soutien logistique. Toutes les accusations, supputations, dont il est la cible aujourd’hui, n’ont pas raison d’être. C’est totalement injuste !
Vous faîtes partie du groupe d’experts qui a été constitué au lendemain du discours royal. Peut-on en savoir plus ?
Effectivement, j’ai l’honneur de faire partie du groupe de travail qui regroupe et centralise des expertises et des compétences en tout genre, dans la continuité des recommandations de l’IER. Elles concernent les quatre axes en lien avec la migration. Le groupe est chargé de faire une analyse et une étude destinée à apporter des éléments des éclairages sur la problématique de l’immigration marocaine.
En outre, le groupe de travail, sous l’égide du CCDH, va mettre en place une série de consultations, séminaires, rencontres,… jusqu’au mois de mai en vue de faire des propositions définitives au CCDH quant à l’exercice d’une politique migratoire marocaine sous toutes ses formes et dimensions y compris sur la représentativité politique et pour le Conseil Supérieur des MRE.
La Nouvelle Tribune - Rachid Hallaouy
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