Selon ce parti d’opposition, le port risque d’avoir des effets négatifs sur la province de Cadix, sur son industrie et sur son port, celui d’Algésiras. La requête de Landaluce, malgré son caractère politique prononcé, ne manque pas de traduire une certaine préoccupation en Espagne face au mégaprojet de TangerMed, de le voir marcher sur les plates-bandes du port d’Algésiras, mettant ainsi en doute son titre de plus grand port de la région du Détroit.
Actuellement, le port espagnol totalise près de 4,5 millions de conteneurs par an, dépassant la capacité de TangerMed estimée à 3 millions. A terme, avec l’entrée en service de TangerMed II, c’est une capacité annuelle de 5 millions de conteneurs qui s’ajoutera, soit un total de 8 millions pour le complexe.
Mais les responsables d’Algésiras ne sont pas restés les bras croisés. Un important projet d’extension est actuellement en cours afin de doubler sa capacité. Un site extérieur a été sélectionné, Isla Verde, qui devra devenir la future station de transbordement d’Algésiras, tandis que Tarifa héritera du transport de voyageurs. Pour la seule année 2009, il est prévu un investissement de 153 millions d’euros, soit environ 1,8 milliard de DH.
Afin de mieux capter les différents trafics, Algésiras a décidé de relancer un vieux projet de connexion par voie ferrée avec les industries de la zone. Cette liaison permettra d’attirer des exportations marocaines déviées vers d’autres ports, selon Algésiras.
Mais la concurrence n’empêche pas la coopération. Dès 2005, bien avant que TangerMed n’entre en service, les deux ports avaient signé un accord de coopération. L’objectif était d’assurer une collaboration technique rapprochée, surtout dans le transport des marchandises et des passagers.
Un accord quadripartite de coopération a été signé il y a quelques mois entre TangerMed et Algésiras, d’une part, et le bipôle Calais et Douvres, d’autre part. L’objectif était d’assurer une coopération technique et d’échange pour faciliter le transfert d’information. Selon Algésiras, le principal défi reste la coordination. « Le développement des différents ports de la région va créer une richesse grandissante au sein de la zone du Détroit avec des prévisions de trafic en croissance dont tous les ports pourront profiter », déclarait à l’époque Manuel Moron, président de l’autorité portuaire d’Algésiras.
Source : L’Economiste - Ali Abjiou