Patrick Drahi, le géant des télécoms, au creux de la vague

7 août 2023 - 08h00 - France - Ecrit par : P. A

Le milliardaire d’origine marocaine Patrick Drahi interviendra ce lundi et mardi au sujet de l’affaire de corruption qui secoue son groupe de télécoms pour tenter de rassurer ses créanciers. Son bras droit Armando Pereira, arrêté mi-juillet au Portugal, est accusé de détournement.

« C’est important pour lui de prendre la parole. Jusqu’à preuve du contraire, Altice est victime de tout ça », a commenté mercredi Arthur Dreyfuss, PDG d’Altice France, l’un des proches de Patrick Drahi. Les syndicats et certains actionnaires dénoncent les méthodes de gestion du magnat des télécoms qui a démarré sa carrière chez Philips avant d’être recruté par UPC, la filiale européenne du groupe Liberty Global de John Malone, son modèle. De père et mère professeurs de mathématiques, Patrick Drahi est né à Casablanca le 20 août 1963 et arrivé en France à l’âge de 15 ans, rapporte Challenges.

Après ces premiers emplois, le Franco-israélien a créé son entreprise en rachetant de petits câblo-opérateurs régionaux en mauvais état. Noos devenu Numericable, voit plus tard le jour en France. L’homme d’affaires rachète ensuite SFR (13,4 milliards d’euros) en 2014, puis Portugal Telecom (7,4 milliards d’euros). L’année suivante, il s’offre Suddenlink aux États-Unis (9 milliards de dollars) et Cablevision (17,7 milliards de dollars). Il s’intéresse aussi au secteur de l’audiovisuel en France et rachète RMC et BFMTV, ce qui lui a permis de renforcer son poids dans les médias.

À lire : Patrick Drahi sous le coup d’un redressement fiscal record en Suisse

« Je dors beaucoup plus facilement avec 50 milliards (d’euros) de dette qu’avec les premiers 50 000 francs que j’ai contractés quand j’ai créé mon entreprise », déclarait en 2016 devant une commission sénatoriale Patrick Drahi, l’homme qui aime prendre des risques. En septembre 2020, il avait décidé de retirer de la Bourse d’Amsterdam son groupe Altice Europe, sous-évalué selon lui. Une opération qui devait coûter plus de trois milliards d’euros. Mais la dette du groupe a considérablement grimpé, et est considérée comme « hautement spéculative » par les agences de notation.

Pour se relancer, le groupe a décidé de céder des actifs, dont une partie des pylônes de ses réseaux de téléphonie mobile en France et au Portugal. Dans le même temps, Patrick Drahi a intégré le capital de BT, l’opérateur britannique historique. Sa gestion est fortement critiquée par les syndicats qui dénoncent les suppressions d’emplois et de coupes drastiques dans les budgets. Patrick Drahi, résident fiscal en Suisse où il s’est installé depuis 35 ans, est la treizième fortune française selon le classement 2023 de Challenges, avec des actifs estimés à 10,7 milliards d’euros.

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