Omar El Hayani, conseiller communal de la Fédération de la gauche, voit d’un mauvais le projet d’élargissement de l’avenue Mohammed VI, dans le quartier Souissi, à Rabat. Celui-ci figure parmi les grands chantiers ouverts par le Maroc dans le cadre de l’accueil de grands événements sportifs comme la coupe d’Afrique des nations (CAN) et la coupe du monde.
Le projet d’élargissement de l’avenue Mohammed VI, dans le quartier Souissi, l’un des axes routiers les plus importants et les plus symboliques, où cohabitent ambassades et résidences luxueuses dans une atmosphère paisible est loin de faire l’unanimité. Aux yeux d’Omar El Hayani, ce projet est une « stupidité ». Pour étayer son propos, il explique que l’avenue dispose actuellement de six voies (2×3), et que des millions ont été dépensés pour sa réhabilitation ces dernières années. Pour le conseiller communal de la Fédération de la gauche, l’ajout de deux nouvelles voies ne ferait que la transformer en une « autoroute en plein centre-ville », ce qui constituera des risques pour les piétons, les personnes en situation de handicap et les usagers de vélos. « Ne vaudrait-il pas mieux transférer le budget de l’élargissement vers les rues de Témara ou Salé qui vivent encore dans un autre siècle ? », questionne l’élu.
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Par ailleurs, El Hayani n’approuve pas la manière dont la commission d’évaluation traite l’opération d’expropriation de plusieurs hectares de terrains appartenant à des dizaines de citoyens, au niveau de l’avenue Mohammed VI à Rabat. La commission a fixé le prix du mètre carré à seulement 100 dirhams, a-t-il révélé, qualifiant ce montant de « dérisoire ». Selon ses explications, ce montant ne reflète en rien la véritable valeur immobilière de la zone, où le prix du mètre carré sur l’avenue Mohammed VI atteint entre 4000 et 5000 dirhams. Cette évaluation « remonte à une mentalité des années soixante », dénonce-t-il, soulignant la contradiction flagrante au sein de l’administration. En effet, la direction des impôts elle-même exige des propriétaires qu’ils paient des taxes élevées s’ils vendent leurs biens immobiliers à un prix inférieur à la valeur marchande réelle.
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Le conseiller exhorte les propriétaires lésés à avoir recours à la justice pour obtenir une augmentation des indemnités.