Par cette décision, le Maroc confirme son intérêt pour le projet et sa volonté de le réaliser. Après la normalisation de leurs relations, le Maroc et l’Espagne ont convenu de réactiver d’anciens projets dont la construction du tunnel ferroviaire qui relierait les deux rives du détroit. Le coût important du projet avait été un obstacle à sa réalisation, rappelle à La Razon, Jawad Kerdoudi, président de l’Institut marocain des relations internationales, soulignant que la Banque mondiale, la Banque européenne d’investissement, des fonds arabes ou le Fonds africain de développement étaient prêts à soutenir ce projet.
La viabilité du projet pourrait aussi « favoriser l’utilisation du tunnel comme gazoduc entre le Maroc et l’Espagne, afin de permettre le transport du gaz dans les deux sens », ajoute l’expert qui insiste sur le fait que la zone de réalisation du projet dans le détroit de Gibraltar est particulière en raison de sa proximité avec trois grands ports (Algésiras, Tanger et Tanger Med) et deux ports de taille moyenne (Cadix et Ceuta). Il devrait aussi permettre le transport de passagers et de marchandises entre deux terminaux avec des trains-navettes pour véhicules et camions.
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Le tunnel aura une longueur de 38,7 km, dont 27,7 en sous-marin et 11 en souterrain, et s’étendra entre Punta Paloma à Tarifa et Malabata, dans la baie de Tanger, avec une profondeur maximale de 300 mètres et une pente maximale de 3 %. Au niveau transcontinental, il aurait un impact considérable sur les relations commerciales entre l’Europe et l’Afrique, favorisant un meilleur trafic de marchandises, une plus grande productivité des entreprises et la délocalisation et la création d’entreprises. Il apporterait aussi une valeur ajoutée à la stratégie de développement des transports en Méditerranée occidentale.
L’Espagne et le Maroc ont mis sur pied un comité mixte hispano-marocain et deux sociétés d’études : la Société espagnole pour les communications fixes à travers le détroit de Gibraltar (SECEGSA) en Espagne, et la Société nationale d’études du Détroit de Gibraltar (SNED) au Maroc. Le Comité mixte, composé de dix membres (5 Espagnols et 5 Marocains), se réunit au moins une fois par semestre, en Espagne ou au Maroc. Les deux sociétés se tiennent mutuellement informées de l’évolution et des résultats des études.