Les promoteurs espagnols s’attaquent à l’immobilier marocain

20 novembre 2007 - 08h10 - Espagne - Ecrit par : L.A

En Espagne, le secteur immobilier est en pleine crise. Et plus particulièrement sur la Costa Del Sol, région qui a fait les beaux jours des promoteurs espagnols. Sur les neuf premiers mois de 2007, le nombre de demandes de construction sur la région de Malaga a régressé de 40% par rapport à la même période l’an dernier.

En chiffres nets, cela se traduit par 16.000 appartements (l’équivalent d’une petite bourgade comme Asilah) de moins à construire. Selon des statistiques du Collège des architectes de la région, qui vise les demandes de construction, les zones les plus touchées sont Torremolinos et Estepona qui affichent une baisse de 80% en matière de demande de construction. La tendance est la même à Malaga, mais avec des effets moindres. Les raisons : un foncier saturé et un pouvoir d’achat en chute par rapport à la hausse de l’euro.

Aussi, la solution qui reste aux promoteurs espagnols c’est « d’aller voir ailleurs » et de prospecter de nouveaux marchés. Et c’est au Maroc, plus précisément dans la région du nord, que ces derniers ont retrouvé un nouveau souffle. En effet, le secteur immobilier est en pleine expansion, boosté par les nombreux chantiers structurants lancés à l’échelle du Royaume. Le nombre d’autorisations de construction a atteint la barre des 21.000 contre 6.000 deux ans plus tôt. Selon l’Agence urbaine de Tanger, cette dynamique est à imputer au projet du port de TangerMed qui offre des perspectives de développement très importantes.

Déjà, de grands groupes immobiliers ont investi le secteur au Maroc. C’est le cas de Fadesa-Martinsa, qui bien avant que le vent ne tourne en Espagne a joué cette carte. Idem pour Mixta Africa, entreprise lancée par Renta Corporation, dont le segment d’activité est la construction de logements, quasiment à prix coûtant. Urbas et le Groupe Salamanca, deux autres importants opérateurs, ont également lancé de gros chantiers dans la région.

Cette embellie pousse l’antenne régionale de la Fédération marocaine des BTP a mettre en place des cycles de formation dans les métiers du bâtiment afin d’assurer une main-d’œuvre de haut niveau. Mais cette situation engendre de grosses inquiétudes du côté espagnol où les emplois dans le BTP ont tendance à se réduire comme une peau de chagrin. Plusieurs fois, la sonnette d’alarme a été tirée. Selon des chiffres officiels, l’endettement des promoteurs immobiliers espagnols a atteint en 2006 plus de 250 milliards d’euros.

Force de vente

En période de crise, tous les arguments sont bons pour vendre un appartement. En Espagne si, il y a quelques années, les logements étaient vendus sur plan ; aujourd’hui, les acheteurs préfèrent constater de visu le produit. Aussi, pour décider le client à franchir le cap, des cadeaux sont offerts à l’achat d’un bien immobilier. Certains promoteurs n’hésitent pas à équiper entièrement la maison avec du mobilier issu du commerce équitable. Mais les prix restent tellement élevés que les acquéreurs préfèrent acheter sous des cieux plus cléments, enchérissant l’offre sur place. C’est le cas du Maroc où les prix de l’immobilier ont atteint des sommets vertigineux.

L’Economiste - Ali Abjiou

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Immobilier - Espagne - Investissement - BTP

Ces articles devraient vous intéresser :

Taxe sur terrains non bâtis au Maroc : le ministre de l’Intérieur durcit le ton

Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur, a donné des instructions fermes aux gouverneurs des provinces et des préfectures aux fins d’enclencher les procédures de constatation, d’imposition et de recouvrement de la taxe sur les terrains urbains non...

Maroc 2030 : le chantier des infrastructures s’accélère

Le Maroc se prépare activement pour la Coupe du monde 2030 qu’il coorganise avec l’Espagne et le Portugal. Les autorités ont annoncé, au titre de l’année 2024, une augmentation de 42 % du volume des projets d’infrastructures pour un montant total de 64...

Le Maroc séduit les investisseurs étrangers

Le Maroc attire plus que jamais les investissements étrangers. En témoigne le dernier rapport publié par l’Office des Changes.

Immobilier au Maroc : ce délai de 30 jours que les propriétaires ne doivent surtout pas oublier

Pour de nombreux Marocains résidant à l’étranger, l’acquisition d’un bien immobilier au pays est un projet de vie, une manière de garder un pied sur sa terre d’origine. Mais ce rêve peut rapidement tourner au vinaigre à cause d’une formalité...

Maroc : un nouveau programme pour des loyers plus abordables

Face aux difficultés d’accès au logement par les ménages à revenus moyens et les jeunes dans les grandes villes ou celles abritant des projets de grande envergure, les autorités marocaines prévoient de lancer un programme dédié au logement locatif...

Les MRE très attendus cet été pour booster l’immobilier

Les initiatives gouvernementales et le retour massif des Marocains résidant à l’étranger (MRE) contribuent à la relance du marché de l’immobilier marocain.

Le Maroc, un chantier à ciel ouvert

Au Maroc, le secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP) et celui des matériaux de construction devraient tirer profit de l’organisation la coupe d’Afrique des nations (CAN) 2025, la co-organisation de la coupe du monde 2030 ainsi que d’autres...

Immobilier au Maroc : les MRE surveillés ?

Des promoteurs immobiliers sont accusés de ne pas avoir déclaré d’importantes sommes reçues auprès de Marocains résidant à l’étranger (MRE) en vue de l’achat d’appartements au Maroc.

Le programme d’aide au logement séduit les MRE

Des Marocains résidant à l’étranger (MRE) figurent parmi les 15 194 bénéficiaires du nouveau programme d’aide au logement lancé par le roi Mohammed VI en octobre dernier, fait savoir Fatima Zahra Mansouri, ministre de l’Aménagement du Territoire, de...

Immobilier : le Maroc sous tension

Les perspectives sont prometteuses pour le secteur immobilier marocain, porté par une dynamique économique favorable et en prévision de la Coupe du monde 2030. Toutefois, des défis restent à relever, notamment en matière d’offre et de régulation des prix.