
Au Maroc, la copropriété fait face à de graves difficultés, notamment le non-paiement des cotisations. De quoi impacter négativement le secteur de l’immobilier marocain.
En Espagne, le secteur immobilier est en pleine crise. Et plus particulièrement sur la Costa Del Sol, région qui a fait les beaux jours des promoteurs espagnols. Sur les neuf premiers mois de 2007, le nombre de demandes de construction sur la région de Malaga a régressé de 40% par rapport à la même période l’an dernier.
En chiffres nets, cela se traduit par 16.000 appartements (l’équivalent d’une petite bourgade comme Asilah) de moins à construire. Selon des statistiques du Collège des architectes de la région, qui vise les demandes de construction, les zones les plus touchées sont Torremolinos et Estepona qui affichent une baisse de 80% en matière de demande de construction. La tendance est la même à Malaga, mais avec des effets moindres. Les raisons : un foncier saturé et un pouvoir d’achat en chute par rapport à la hausse de l’euro.
Aussi, la solution qui reste aux promoteurs espagnols c’est « d’aller voir ailleurs » et de prospecter de nouveaux marchés. Et c’est au Maroc, plus précisément dans la région du nord, que ces derniers ont retrouvé un nouveau souffle. En effet, le secteur immobilier est en pleine expansion, boosté par les nombreux chantiers structurants lancés à l’échelle du Royaume. Le nombre d’autorisations de construction a atteint la barre des 21.000 contre 6.000 deux ans plus tôt. Selon l’Agence urbaine de Tanger, cette dynamique est à imputer au projet du port de TangerMed qui offre des perspectives de développement très importantes.
Déjà, de grands groupes immobiliers ont investi le secteur au Maroc. C’est le cas de Fadesa-Martinsa, qui bien avant que le vent ne tourne en Espagne a joué cette carte. Idem pour Mixta Africa, entreprise lancée par Renta Corporation, dont le segment d’activité est la construction de logements, quasiment à prix coûtant. Urbas et le Groupe Salamanca, deux autres importants opérateurs, ont également lancé de gros chantiers dans la région.
Cette embellie pousse l’antenne régionale de la Fédération marocaine des BTP a mettre en place des cycles de formation dans les métiers du bâtiment afin d’assurer une main-d’œuvre de haut niveau. Mais cette situation engendre de grosses inquiétudes du côté espagnol où les emplois dans le BTP ont tendance à se réduire comme une peau de chagrin. Plusieurs fois, la sonnette d’alarme a été tirée. Selon des chiffres officiels, l’endettement des promoteurs immobiliers espagnols a atteint en 2006 plus de 250 milliards d’euros.
Force de vente
En période de crise, tous les arguments sont bons pour vendre un appartement. En Espagne si, il y a quelques années, les logements étaient vendus sur plan ; aujourd’hui, les acheteurs préfèrent constater de visu le produit. Aussi, pour décider le client à franchir le cap, des cadeaux sont offerts à l’achat d’un bien immobilier. Certains promoteurs n’hésitent pas à équiper entièrement la maison avec du mobilier issu du commerce équitable. Mais les prix restent tellement élevés que les acquéreurs préfèrent acheter sous des cieux plus cléments, enchérissant l’offre sur place. C’est le cas du Maroc où les prix de l’immobilier ont atteint des sommets vertigineux.
L’Economiste - Ali Abjiou
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