Propos racistes : 30 000 euros d’amende requis contre Bernard Casoni
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Des joueurs accusent l’entraîneur Bernard Casoni d’avoir tenu des propos à caractère raciste au sein de l’US Orléans. Interrogé, l’intéressé s’explique sans convaincre.
« Ils ne sont pas plus cons que des Maghrébins ». C’est la phrase prononcée par Bernard Casoni en conférence de presse le 21 septembre dernier, interrogé sur les difficultés qu’il rencontre pour que son groupe adhère à ses principes la veille du match entre l’USO et Châteauroux, et qui soulève de vives polémiques. « Ils (les joueurs) ont des trucs où ils excellent. Mais il y a des choses où ce n’est pas suffisant. C’est là où tu dois être plus performant, où tu dois gommer ça. Mon rôle, c’est de leur dire, de leur montrer et de les aider à résoudre les problèmes. Voilà, c’est tout. Je l’ai fait dans tous les clubs où je suis passé, je l’ai fait avec des Maghrébins ! Ils ne sont pas plus cons que des Maghrébins hein… Je veux dire, voilà, c’est le rôle d’un entraîneur », a répondu le technicien français au micro de France Bleu Orléans. Celui-ci avait encadré des clubs algériens, marocains et tunisiens.
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Selon plusieurs joueurs de l’US Orléans, Casoni a l’habitude d’utiliser cette phrase. « Le premier contact avec Bernard Casoni se fait par téléphone, il venait de signer à l’USO, se souvient un joueur phare du onze orléanais. Au bout de cinq minutes de conversation, le coach me dit ‘Vous n’êtes pas plus cons que des Maghrébins, on va y arriver’. Un cadre de l’équipe confirme : « J’entends souvent cette comparaison de la part de l’entraîneur ». « Cette phrase sur les Maghrébins, on l’entend toutes les deux semaines à l’entraînement », poursuit un troisième joueur. D’autres joueurs ont aussi rapporté d’autres propos à caractère raciste tenus par le coach, notamment lors d’un entraînement, au milieu du mois d’août.
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« Nous étions en train de faire un exercice où deux équipes s’affrontent en cinq contre cinq. Mon équipe était composée uniquement de joueurs de couleur. Là, le coach dit, ’pas besoin de chasubles pour eux, ils sont déjà noirs’, soi-disant sur le ton de l’humour. Moi, ça m’a choqué », raconte un autre joueur de l’USO. Propos confirmés par un autre joueur présent à ce moment-là. Une autre scène qui a choqué les joueurs s’est déroulée dans le vestiaire. Alors que les joueurs du club français se préparaient pour aller s’entraîner, l’un d’eux,« pète et provoque l’hilarité de ses collègues ». « C’est un pet de noir, ça, s’est exclamé Casoni, qui passait dans les couloirs à ce moment-là. Une réaction qui a choqué les joueurs. « J’ai regardé mon coéquipier à côté de moi, on s’est dit, il est vraiment très limite le coach », souffle un joueur.
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Face à la polémique, l’entraîneur de l’USO a dû s’expliquer sur la phrase choc. « Ma phrase sur les Maghrébins en conférence de presse (« Ils ne sont pas plus cons que des Maghrébins »), c’est pour dire à mes joueurs qu’ils sont aussi intelligents que des Maghrébins, répond le technicien français. J’ai bossé six ans là-bas et vous pensez que je suis raciste ? » A-t-il vraiment demandé de « blanchir l’effectif » ? « Je n’ai jamais demandé à blanchir l’effectif, moi je veux simplement qu’il y ait un équilibre dans l’équipe. Il ne faut pas qu’une communauté soit trop représentée. S’il y a trop de créoles, ce n’est pas bon. Pareil s’il y a trop d’Africains ou trop de blancs », a clarifié Bernard Casoni, avant d’expliquer la phrase prononcée lors d’un entraînement, « pas besoin de chasubles pour eux, ils sont déjà noirs ». « C’est du chambrage ! Je suis un gars du sud, c’est du football, ce n’est que du chambrage. Aujourd’hui, on ne peut plus rien dire », s’explique-t-il.
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Bernard Casoni a le soutien du président de l’US Orléans. « Votre objectif, c’est de tuer le club. Vous êtes dans une entreprise de destruction. Vous faites comme dans l’affaire Christophe Galtier (ex-entraîneur du PSG). Bernard Casoni a certainement eu des maladresses de langage, mais il est tout sauf raciste. Il n’y a pas de racisme dans le football », a réagi Philippe Boutron, affirmant ne jamais avoir entendu parler d’une volonté de « blanchir l’effectif » de la part de son entraîneur.
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